RECYCLAGE
Les éleveurs s’engagent de plus en plus dans le recyclage de leurs déchets plastiques

A.L.
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La gestion des déchets plastique d’élevage s’est nettement améliorée ces dernières années, notamment sur la qualité des déchets collectés et le respect des consignes pour pouvoir les recycler. 

Les éleveurs s’engagent de plus en plus dans le recyclage de leurs déchets plastiques
De gauche à droite : Bernard Morel, responsable du site de collecte de Vernoux-en-Vivarais et éleveur laitier retraité, Anthony Lallier, éleveur ovin sur la commune, Christophe Devos et Armel Trollier, respectivement président de Natura’pro et coordinateur des opérations de la coopérative, et Laëtitia Boffelli, conseillère qualité Eau, Environnement et Déchets à la Chambre d’agriculture de l’Ardèche.

Les éleveurs se sont succédé, le 14 avril à Vernoux-en-Vivarais, pour déposer leurs déchets plastiques d’élevage sur le site de collecte prévu à cet effet et mis à disposition par la commune. Organisée par la Chambre d’agriculture de l’Ardèche, cette collecte a permis de réceptionner de nombreux plastiques de type filets, ficelles, films d’enrubannage et bâches d’ensilage afin de les recycler. « Quelquefois, on loupe une formation mais on ne risque pas de louper une collecte ! », reconnaît Anthony Lallier, éleveur ovin à Vernoux-en-Vivarais. « C’est contraignant tous ces plastiques et il y en a déjà bien assez dans la nature, donc c’est très pratique de pouvoir les déposer à proximité de mon exploitation. On ne pourrait pas espérer mieux. » 

Gestion, conditionnement et qualité des déchets

Chaque année au mois d’avril depuis plus de 15 ans, la Chambre d’agriculture réitère l’opération avec ses partenaires opérationnels et financiers1 sur une quinzaine de secteurs2 où des agriculteurs, des communes ou des communautés de communes ou d’agglomération mettent à disposition des sites de collecte. Du Coiron jusqu’au nord de département, environ 300 éleveurs y amènent leurs déchets. Les plastiques doivent être correctement triés et conditionnés pour pouvoir être recyclés. Sur le site de collecte de Vernoux-en-Vivarais, Bernard Morel contrôle la qualité des déchets, leur conditionnement et la répartition des quatre matières collectées. Parmi les bons gestes à suivre, « les éleveurs doivent veiller à bien plier et attacher leurs bâches et films d’enrubannage, le faire à temps voulu, pour qu’ils ne soient pas trop sales. Le plastique d’enrubannage doit également être conditionné en fagot ou dans des saches Adivalor », indique cet ancien éleveur laitier de la commune, aujourd’hui retraité. « Les ficelles et les filets doivent être conditionnés séparément, eux aussi dans des saches, être propres afin d’éviter de collecter des corps extérieurs ou trop de paille qui s’accroche aux plastiques, même s’il en reste toujours un peu. » Les saches Adivalor sont très sensible au soleil, précise-t-il. « Attention à les stocker à l’abri de la lumière pour éviter qu’ils blanchissent et se craquent. Ce sont des sacs recyclés ! » Ces saches sont devenues indispensables lorsque les ficelles et filets ont commencé à être collectées obligatoirement dès 2013. Leur utilisation s’est depuis développée.

5 000 saches / an distribuées gratuitement par Natura’pro

Les éleveurs peuvent récu­pérer gratuitement ces saches auprès d’un réseau de partenaires dont la coopérative Natura’pro et Perret à Lamastre et Pradons. Ainsi Natura’pro achète et met gratuitement à disposition des éleveurs des saches dans son réseau de dépôts agricoles en Ardèche et en Drôme. « Nous ne regardons pas d’où viennent les ficelles quand elles sont collectées. Nous sommes heureux en tant que coopérative de participer à ces actions qui permettent d’aider nos adhérents et l’ensemble des éleveurs mais aussi de préserver l’environnement », intervient le président de la coopérative Christophe Devos. Sur la collecte d’avril 2021, « plus de 5 000 saches ont été mis à disposition par Natura’pro comme chaque année », ajoute Armel Trollier, coordinateur des opérations de la coopérative, pour un coût total environ 4 300 €.

124 tonnes de déchets recyclés en 2020

Depuis 2009, la collecte est payante (45 €) suite à l’arrêt du recycleur « historique » basé en Haute Loire et à l’obligation de passer par un prestataire pour le transport des déchets. Pas de quoi démotiver les éleveurs pour autant ! « De plus en plus d’agriculteurs sont en demande et s’y inscrivent car ils souhaitent véhiculer l’image d’une exploitation propre qui recycle », ajoute Bernard Morel. 

En 2020, les collectes de la Chambre ont réceptionné 175 tonnes de plastiques (environ 12 tonnes / site) dont 124 tonnes de plastiques d’ensilage, d’enrubannage et de ficelles qui ont permis d'économiser 99 tonnes de pétrole brut (800 g de pétrole brut pour produire 1 kg de plastique). Les ficelles, par exemple, ont été recyclées pour la fabrication d'autres ficelles ou de raccords pour le secteur du bâtiment. « La gestion des déchets s’est nettement améliorée, notamment sur la qualité des apports et le respect des consignes à suivre en matière de tri et de conditionnement », constate Laëtitia Boffelli, conseillère qualité Eau, Environnement et Déchets à la Chambre d’agriculture de l’Ardèche. « Cela peut paraître bizarre de parler de « qualité de déchets » mais elle est importante pour pouvoir les valoriser. Cette qualité permet de réduire les coûts de collecte et de garantir les débouchés vers le recyclage pour l’opérateur de collecte. Pour l’agriculteur, les bonnes habitudes de  tri et de conditionnement de ses plastiques lui permettent de gagner du temps. Tout va dépendre de comment les déchets sont gérés par les éleveurs au fur et à mesure qu’ils les génèrent. » 

A.L.

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Les collectes de la Chambre ont réceptionné 175 tonnes de plastiques en 2020, dont 124 tonnes de plastiques d’ensilage, d’enrubannage et de ficelles qui ont permis d'économiser 99 tonnes de pétrole brut (800 g de pétrole brut pour produire 1 kg de plastique).
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Sur la collecte d’avril 2021, plus de 5 000 saches ont été mis à disposition gratuitement par Natura’pro.