AURA
Naissance d’une filière gagnant-gagnant

Sophie Chatenet
-

JA / Depuis 2017, les éleveurs de la section viande bovine des Jeunes agriculteurs et de la FDSEA de l’Ain planchent sur un projet de valorisation de leurs produits. En 2019, ils ont déposé une marque et une association du même nom : « Viande des Pays de l’Ain ».

Naissance d’une filière gagnant-gagnant
La démarche a été présentée, par Jonathan Janichon de la FDSEA de l’Ain à Paris lors du dernier salon de l’agriculture. ©SC

« L’objectif de cette démarche est de commercialiser des bovins de haute qualité à hauteur des coûts de production, afin d’assurer une rémunération juste aux éleveurs », résume Hugo Danacher, responsable du dossier chez Jeunes agriculteurs Auvergne Rhône-Alpes. Le projet se veut porteur de l’esprit « filière » car il implique plusieurs acteurs économiques du département : éleveurs, abatteurs, distributeurs et consommateurs. C’est en somme, la déclinaison concrète de loi Alimentation, assortie d’un slogan explicite « Viande des pays de l’Ain, la viande qui profite à tous ». Les animaux sont sélectionnés selon un cahier des charges exigeant : ils sont nés, élevés et abattus dans le département. Ils sont engraissés à l’herbe et aux céréales produites sur la ferme, en majorité. Toutes les races à viande pures sont admises. Un tri sur critères d’âge, de poids et de classement est appliqué. La sélection des animaux sur pieds et le transport sont assurés par la coopérative Bovicoop. L’abattage est réalisé à l’abattoir de Bourg-en-Bresse.

La commercialisation a débuté à l’automne 2019. Les produits proposés en restauration hors domicile et GMS vont des steaks hachés surgelés à la viande braisée. « Enfin, il est possible pour les particuliers d’acheter des colis lors des ventes flash mensuelles. Aujourd’hui une quinzaine de grandes surfaces, une quinzaine d’établissements scolaires, deux cuisines centrales et plusieurs particuliers sont livrés », précise Hugo Danacher. L’association emploie un salarié à plein temps et a fait l’acquisition d’un véhicule frigorifique pour les livraisons. Le développement commercial se poursuit, auprès de la grande distribution et de la boucherie traditionnelle. Un important travail de communication a été mis en place avec plusieurs événements : interventions télévisées, animations en GMS et participation à des festivités comme le SIA 2020 (le ministre de la Culture de l’époque a pu déguster la viande), le Tour de l’Ain et une journée sur le syndicalisme économique.

Sophie Chatenet