Légumes
Les légumiers à un « tournant historique »

Entre hausse des coûts de production et risque accru de pénurie de matières premières, l’année 2023 s’annonce critique pour l’interprofession des légumes en conserves et surgelés, Unilet.

Les légumiers à un « tournant historique »
Malgré des hausses de coûts parfois vertigineuses, la filière a contenu les hausses de prix sur les légumes transformés entre 4 et 8 %. ©iStock-AJ_Watt

Des fécondations de fleurs avortées, des chaleurs étouffantes qui multiplient les dégâts sanitaires, une pénurie d’eau… l’été 2022 aura été une calamité pour les producteurs de légumes de plein champs destinés à la conserve. Résultats : des chutes de rendement et une baisse de la qualité, des usines non approvisionnées et des plannings chamboulés. De quoi décourager certains producteurs qui préfèrent se tourner vers les céréales. À cela s’ajoute la poussée inflationniste sur les engrais, les carburants, l’énergie, de 60 à 160 % selon les postes. Malgré ces coûts, la filière a contenu les hausses sur les légumes transformés entre 4 et 8 %. Face à ces difficultés, l’interprofession des légumes en conserve et surgélés, Unilet a décidé de relever le défi en lançant la démarche « légumiers de demain ». Elle repose sur trois axes : privilégier des pratiques respectueuses de l’environnement, valoriser le travail de tous les acteurs de la filière pour une création de valeur juste et pérenne, produire des légumes bons, sains et locaux. Les professionnels devront respecter dix engagements prioritaires avec des indicateurs de progrès mesurables en 2027.

Manque d’eau

Mais ces engagements ne porteront leurs fruits que si les Pouvoirs publics soutiennent la recherche. « Nous ne nous opposons pas aux interdictions de pesticides », explique Jean-Claude Orhan, représentant des producteurs, « mais pour l’instant nous n’avons pas de solutions de remplacement. Sans solutions, pas de production ». Concernant l’irrigation, tout en prônant une gestion collective et un emploi raisonné et économe de l’eau, il adresse cette question aux citoyens et aux responsables politiques : « nos productions légumières sont-elles prioritaires ? » Lors de la dernière campagne, 3 % des surfaces annoncées n’ont pas été semées en raison du manque d’eau. Les pistes de recherche portent sur les rotations des cultures, sur la sélection variétale, sur le travail du sol, sur l’agronomie, sur le stockage de l’eau.

Actuagri