VIGNERONS INDÉPENDANTS
L'œnotourisme : une force économique du territoire
Lors de son assemblée générale, à la maison des vins de Saint-Péray, la fédération des Vignerons indépendants de l'Ardèche a réaffirmé la place de l'œnotourisme ardéchois qui poursuit son développement, comme en témoigne le président, Ludovic Walbaum.
Lors de cette assemblée générale il a été question de la professionnalisation de l’œnotourisme en France. Et en Ardèche, le virage a-t-il eu lieu ?
Ludovic Walbaum, président de la fédération des Vignerons indépendants de l'Ardèche : « Chez les Vignerons indépendants, l'accueil du public a toujours été dans notre ADN. Mais c'est vrai qu'il y a eu une structuration. D'un côté l'ouverture de la grotte Chauvet, qui a amené des visiteurs encore plus nombreux, et de l'autre l'évolution de notre vignoble, qui est monté en qualité et en visibilité... Ces deux éléments nous ont naturellement amené vers l'œnotourisme. Ça a été le cas chez les Vignerons indépendants mais également avec les Vignerons ardéchois qui ont créé Néovinum. C'est le tous ensemble de l'Ardèche, toute famille confondue, qui a permis à notre territoire d'avoir une vraie visibilité oenotouristique ! »
Où en est-on aujourd'hui ? Ce secteur est-il arrivé à maturation ou doit-il encore se développer ?
L. W. : « Je dirais que ça fait 10-12 ans que l'œnotourisme est arrivé à maturation et qu'il est devenu une vraie force économique sur le territoire. Mais bien sûr, il doit évoluer ! On parle de touristes, de consommateurs, de visiteurs... L'œnotourisme doit évidemment évoluer avec les attentes de la société. On améliore nos caveaux, on parle des langues, on propose une consommation raisonnée et valorisée mais aujourd'hui on doit aussi aller vers des valorisations environnementales ! Il y a aussi un autre enjeu : celui de faire reconnaître notre métier de vigneron et nos produits. Évidemment le vin n'est pas une nécessité alimentaire mais c'est un savoir-faire, un bien culturel, un art de vivre... Aujourd'hui je me bats pour qu'il y ait une journée nationale de la vigne et du vin. Une journée, comme il en existe une pour le patrimoine, qui puisse porter l'événement Fascinant week-end afin de développer cette ambition de reconnaissance nationale. »
L'œnotourisme peut-il porter le développement de l'agritourisme ?
L. W. : « Déjà œnotourisme ce n'est pas forcément le bon mot... Quand je parle aux adhérents, je préfère le terme de tourisme viticole. La viticulture est un acteur important, notamment en Ardèche, et le vin un produit qui met en lien des savoir-faire, des aliments, des paysages, des lieux... Et le chapeau de tout ça c'est justement l'agritourisme qui met en lien tous les acteurs. Parlons d'agritourisme avant tout ! Et si l'œnotourisme a servi de modèle pour lancer une dynamique, aujourd'hui la pérennité sera l'agritourisme. »
Propos recueillis par Pauline De Deus
Ouvert à tous vignerons, même les non adhérents, le concours des vignerons indépendants récompense le savoir-faire et la passion des vignerons qui crééent leur produit de A à Z : de la conduite de la vigne jusqu'à sa vignification.
Vendredi 10 mars, 1200 jurés ont dégusté à l'aveugle plus de 6000 vins. Pour cette édition 2023 du concours des vignerons indépendants, plus de 1000 médailles ont été remises dont six en Ardèche. Deux cuvées en appellation Saint-Joseph remportent l'or : Les Essarts, du domaine d'Emile à Andance et la Dame de Coeur, du domaine Louis Chomel à Saint-Désirat. Une appellation Côtes du Rhône remporte également l'or : Claïas, du domaine de la Croix blanche à Saint-Martin-d'Ardèche. Enfin un IGP Ardèche remporte aussi l'or : le Liby Blanc du chateau les Amoureuses à Bourg-Saint-Andéol. Ce domaine remporte également une seconde médaille, de bronze cette fois, pour sa cuvée La Barbarie en appellation Côtes du Rhône. Une médaille d'argent a également été remportée par un domaine ardéchois : le domaine du père Léon à Vinezac pour sa cuvée Les 2 Bourrus.
