SEMIS
Les semoirs multitrémies jouent la carte de la polyvalence

L’offre en combinés herse rotative-semoir à trémie multiple s’est fortement développée ces dernières années et répond à une demande croissante.

Les semoirs multitrémies jouent la carte de la polyvalence
Avoir plusieurs trémies pour les semences et ou l'engrais donne accès à de multiples combinaisons. ©Pöttinger

Les usages des combinés herse rotative – semoir multitrémies sont multiples. Certains agriculteurs les utilisent pour apporter l'engrais, à l’image de la fertilisation starter avec un semoir monograine. L’engrais est déposé dans la ligne de semis ou à proximité. Ainsi localisé, il est plus vite disponible pour la culture, qui se développe plus rapidement pour couvrir la surface, limitant le développement des adventices. La culture est aussi plus forte pour affronter les ravageurs et les aléas climatiques. Par rapport à un épandage d’engrais en plein, les pertes par lixiviation sont aussi réduites. À la clé, des apports globaux d’engrais qui peuvent être divisés par deux, voire par trois, contribuant à amortir le surcoût du semoir.

Autre cas d’usage, le semis de couverts végétaux, de prairies ou de cultures mixant plusieurs espèces. Utiliser plusieurs trémies évite les phénomènes de ségrégation et de sédimentation, comme cela peut arriver à la longue pour les mélanges de graines aux caractéristiques différentes au sein d’une même trémie.

Différentes configurations d’implantation

De la même façon que pour la fertilisation combinée à une semence, il y a selon les appareils différentes façons d’implanter deux semences. Les appareils les plus simples disposent d’un doseur par trémie, avant un transport des deux types de graine dans le même conduit et par conséquent une dépose des deux produits à la même profondeur. Certains leur reprochent de réaliser des mélanges de graines plus ou moins homogènes, selon les caractéristiques notamment aérodynamiques des semences et engrais transportés.

D’autres utilisent deux conduits jusqu’à l’élément semeur, mais les mixent juste avant la dépose dans la ligne de semis. Certains proposent en plus un cyclone au niveau de chaque élément semeur, supprimant les effets potentiellement néfastes du transport pneumatique.

D’autres encore retiennent deux têtes de répartition - une pour chaque circuit - et y bouchent un rang sur deux, afin d’implanter alternativement chaque espèce un rang sur deux. En jouant sur les réglages de profondeur qui peuvent être distincts entre les deux lignes de semis, il est possible d’emblaver les deux cultures en respectant pour chaque espèce la profondeur de semis qui leur est optimale.

Enfin, certains appareils proposent deux dosages différents, deux conduits et des zones de dépose des graines à deux endroits distincts l’un entre les disques de l’élément semeur, l’autre plus ou moins en arrière des éléments d'enterrage : entre ces deux lieux de dépose, une quantité plus ou moins importante de terre ferme le sillon, permettant ainsi de moduler la profondeur de semis de la deuxième semence par rapport à la première. Pour les apports d’engrais en localisé, cette solution dispense des problèmes de brûlures éventuelles des semences.

Ludovic Vimond

Quatre exemples d'utilisation de semoirs à multiples trémies

Selon les marques, l'implantation de l'engrais (ou de la deuxième semence) se fait dans la ligne de semis ou en décalé. ©L.Vimond