BOVIN LAIT
L’Ardèche, la crème de l’élevage laitier ! 

Mylène Coste
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En tête des races laitières, la Montbéliarde et ses 10 700 vaches fait figure d’indétrônable. Viennent ensuite la Prim’holstein (2 500 bovins) et l’Abondance (1 600 bovins), ainsi que quelques races, plus ponctuellement comme la Brune des Alpes, la Tarentaise ou la Vosgienne. 

L’Ardèche, la crème de l’élevage laitier ! 
Le mot d'Hervé Morfin
Hervé Morfin.

Le mot d'Hervé Morfin

Président de la section bovin lait de la FDSEA, éleveur de Montbéliardes au sein du Gaec de Bas Vivier sur la commune de Bozas

« Les producteurs laitiers ardéchois, présents essentiellement sur le plateau et le nord du département, entretiennent et valorisent les pâturages au quotidien pour vous offrir lait et produits laitiers de qualité. »

Montbéliarde, l’indétrônable 

Montbéliarde, l’indétrônable 

Avec un lait reconnu pour son excellente valeur fromagère, la Montbéliarde se situe au premier plan pour ses qualités d’élevage qui en font la race numéro 1 de l’élevage laitier ardéchois. Fabrice Reboullet, éleveur et arboriculteur à Désaignes, en atteste : « C’est une vache rustique, qui présente des facilités d’élevage et une bonne longévité. Mon père avait déjà des Montbéliardes, et j’ai tenu à garder cette race. Certes, elle a son carafon, mais c’est aussi ça qui me plait et qui fait de la Montbéliarde une race si attachante. » Et ce n’est pas Sylvain Serpollet, jeune salarié (et futur associé ?) de Fabrice Reboullet, qui dira le contraire. Ils élèvent ensemble un troupeau de 55 vaches pour une production d’environ 9000 l de lait/vache/an. Le lait est livré à la Fromagerie du Vivarais (lire ci-après) voisine. Président du syndicat ardéchois de la Montbéliarde, Fabrice Reboullet explique : « Outre ses qualités laitières, cette vache présente des valeurs bouchères qui font d’elle une race mixte. On la retrouve pour la viande en croisement dans de nombreux troupeaux. » 

Prim’holstein, une vraie vedette 

Prim’holstein, une vraie vedette 

« Mes grands-parents avaient déjà des Prim’holstein, mon oncle a continué et agrandi le troupeau, et à mon tour j’ai repris la ferme familiale avec un troupeau 100 % Prim’holstein ! » Matthieu Mallet est tombé amoureux de la belle blanche aux tâches noires il y a bien longtemps. Installé à Toulaud depuis 2008, il est à la tête d’un troupeau de 40 laitières en conversion bio et quasiment autosuffisant en matière d’alimentation. Matthieu Mallet est également féru de génétique. « Je participe également régulièrement à des concours. Le prochain, je l’espère, sera celui de Cournon ! Il affirme : La Prim’holstein est une bonne laitière et une excellente fromagère, qui a bon caractère et reste assez rustique : on la retrouve de 500 à 2000 mètres d’altitude ! Elle a énormément de style et de l’élégance, c’est aussi pour ça qu’elle a ma préférence ! » Matthieu Mallet vient par ailleurs de s’associer à Clément Ribes, jeune éleveur originaire d’Eclassan où ses parents élèvent des Montbéliardes : « La Prim’holstein est plus calme et plus docile. C’est aussi une bonne marcheuse, pas très loin derrière la Montbéliarde ! » Le lait est livré à la coopérative Sodiaal, ou vendu en direct grâce à un distributeur. 

Clément Ribes et Matthieu Mallet
Clément Ribes et Matthieu Mallet viennent de s'associer. Ils élèvent un troupeau de Prim'holstein en conversion bio.

Abondance, une grande marcheuse

Ils élèvent près de 130 Abondances, et ne choisiraient pour rien au monde une autre race ! Installés au sein du Gaec des Accajous à Saint-Sylvestre avec un troupeau laitier ainsi que des poulets de chair vendus en Label Rouge, Marion et Nicolas Mounier sont de véritables passionnés. Leur exploitation compte 75 ha de prairies naturelles et une dizaine d’hectares de prairies permanentes qui leur permettent d’être autonomes en fourrage, « sauf les années de sécheresse ». « Nos vaches sont dehors toute l’année. L’Abondance est une très bonne marcheuse qui valorise bien les pâturages, souligne Marion Mounier. Nous connaissons chacune de nos bêtes, et avons choisi de ne pas installer de robot pour la traite, que nous faisons nous-même : c’est un moment que nous aimons partager avec nos animaux ; c’est comme ça que nous concevons notre métier ! » Nicolas Mounier poursuit : « L’Abondance une bonne laitière et une excellente fromagère. L’été, nous les amenons en estive collective en Haute-Savoie, où le lait est transformé en Beaufort et vendu en direct. Le reste de l’année, nous livrons le lait à Danone. » L’éleveur participe régulièrement à des concours…et ne compte plus les médailles !
  

Nicolas Mounier participe régulièrement à des concours.
Nicolas Mounier participe régulièrement à des concours.

250

C’est le nombre d’éleveurs bovin lait que compte aujourd’hui l’Ardèche, pour une production de 55 millions de litres (ML). Ils étaient encore près de 1 000 dans les années 1980, pour 70 ML de lait.