ARBORICULTURE
Le vert est dans le fruit !

Mylène Coste
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Les Ardéchois sont chanceux : à portée de main, ils peuvent accéder à tout un panel de fruits. Cerises, fraises, framboises et petits fruits, myrtilles sauvage, abricots, pêches, prunes, pommes, poires, kiwis… On peut même trouver quelques grenades !

Le vert est dans le fruit !

Avec une grande diversité de sols, de climats et de possibilités, l’Ardèche peut faire de tout, ou presque. Une diversité qui va de pair avec la qualité ! Autre spécificité de l’Ardèche : nombre de producteurs privilégient les circuits courts, de la vente directe à la ferme aux marchés locaux et régionaux, en passant par les magasins de producteurs. Une manière de résister à la concurrence européenne et aux marchés standardisés et calibrés de la grande distribution ! Historiquement, de grandes coopératives ont également été créées par les producteurs pour commercialiser la production ardéchoise de fruits. Si la production fruitière ardéchoise a chuté ces 20 dernières années, victime de la chute des prix et de problèmes sanitaires, elle n’en demeure pas moins vivante et tente de se démarquer par sa qualité. Et peut-être verra-t-on, demain, cette qualité officialisée dans une marque ou un label ardéchois ? À suivre…

Le mot d'Aurélien Soubeyrand
Aurélien Soubeyrand

Le mot d'Aurélien Soubeyrand

Président de la section arboriculture de la FDSEA, arboriculteur sur la commune de Desaignes

« La diversité des territoires ardéchois, tant au niveau des reliefs que des climats, permet d’offrir une large gamme de fruits tout au long de l’année. »

Vive la vente à la ferme !

Vive la vente à la ferme !
Édith Cabello produit une grande variété de fruits et légumes vendus à la ferme, à Saint-Marcel-d'Ardèche.

Sur l'exploitation familiale d'Édith Cabello, à Saint-Marcel-d'Ardèche, il y a toujours eu de la vente directe. Un tournant a toutefois eu lieu dans les années 2000, lorsque l'arboricultrice crée un véritable magasin à la ferme. Depuis, la vente directe n'a cessé de se développer, particulièrement ces dernières années avec des consommateurs de plus en plus soucieux de leur alimentation. Afin de fournir une gamme complète à ses clients, sa Sarl « Saveurs fruits et nectars » a diversifié sa gamme de fruits et légumes. Comme elle de nombreux producteurs ardéchois développent la vente à la ferme : « Cela permet de valoriser nos produits à des prix corrects, mais aussi d'être en contact avec les consommateurs pour leur expliquer nos pratiques, qu'ils méconnaissent bien souvent. »

Les magasins à la ferme ont la cote, comme ici, chez Edith Cabello, qui propose une grande variété de produits locaux.

Vivacoop, l’arboriculture ardéchoise qui se réinvente !
Florian Reynet, cuisinier, et Stéphane Allix, directeur de Vivacoop, ont reçu plusieurs médailles au concours général agricole pour leur gamme de produits transformés.

Vivacoop, l’arboriculture ardéchoise qui se réinvente !

Tout a commencé en 1949, lorsque 49 jeunes agriculteurs las d’être à la merci des revendeurs décident de s’unir et créent Vivacoop. 25 ans plus tard, la coopérative implantée à Saint-Sernin traite près de 30 000 tonnes de fruits, exporte dans le monde entier et se hisse parmi les plus importants acteurs de la filière en France ! Malgré la crise des années 1990-2000, Vivacoop ne compte pas se laisser dépasser par la concurrence étrangère, ni se contenter des prix dérisoires du marché. Elle s’engage alors dans des démarches de qualité (label bio…), ouvre alors ses propres magasins, « Villages des producteurs » à Aubenas et Ruoms, se diversifie avec les plantes aromatiques et les légumes, et crée son atelier de transformation où sont fabriqués bocaux, confitures et autres délices ardéchois ! La coopérative compte aujourd’hui dans ses rangs de nombreux producteurs de châtaignes du Sud de l’Ardèche et commercialise également kiwis, pommes et autres fruits. Preuve que l’arboriculture ardéchoise sait se démarquer et se réinventer, en misant, toujours, sur la qualité !

Rhoda-coop, depuis 1942
Christophe Louis, le directeur, s’attèle au tri aux côté des employés.

Rhoda-coop, depuis 1942

Créée en 1942, implantée à Saint-Rambert d’Albon, la coopérative Rhoda-coop compte aujourd’hui près de 350 producteurs du Nord de l'Ardèche à la Drôme en passant par la plaine de la Crau et le Sud-Isère. Avec une production d’environ 20 000 t./an de fruits produits, dont près de la moitié en abricot, son produit phare, la coopérative s’est constituée depuis longtemps une solide réputation auprès de la grande distribution française, son principal débouché. Traitant tous les fruits (pêches et nectarines, cerises, pommes, poires, châtaignes, fraises, petits fruits...) la coopérative a toutefois subi de plein fouet les coutre-coups de l’épisode de gel d’avril 2021 qui a emporté une grande partie de la production locale d’abricots. Pas de doute, toutefois, qu’elle saura rebondir !

Le Comptoir Rhodanien
Christophe Soulhiard, directeur du Comptoir Rhodanien.

Le Comptoir Rhodanien

Avec deux sociétés de distribution de fruits (Comptoir Rhodanien et Metral Fruit) et 37 000 tonnes de fruits produits chaque année, le Groupe Comptoir Rhodanien, basé à Tournon, s’affirme comme un acteur majeur de la distribution de fruits de la vallée du Rhône. Sa clientèle principale : la grande distribution française mais également européenne. Le groupe compte également une unité de transformation (jus et purées de fruits notamment), avec des débouchés auprès de bars et restaurants.

L’Ardèche, ce sont aussi des fruits… secs !
Christophe Darnoux cultive diverses variétés d'amandes en Sud-Ardèche.

L’Ardèche, ce sont aussi des fruits… secs !

Historiquement, l'Ardèche a longtemps été une terre d’amandiers… Nombre d’entre eux ont toutefois été arrachés et remplacés par la culture du mûrier, lors du développement de l'industrie de la soie. Aujourd'hui, cette culture est très peu développée dans le département, et les producteurs ardéchois se comptent sur les doigts de la main… mais l'amandier poursuit patiemment sa reconquête !

La production française est aujourd'hui loin de couvrir la demande nationale ; il y a donc une carte à jouer pour l’amande française ! Pour les producteurs, à l’instar de Christophe Darnoux, à Saint-Marcel-d'Ardèche, les débouchés sont assurés : chocolatiers, nougatiers et confiseurs sont friands d’amandes locales, de même que les clients en direct !