COIRON
Prédation : « Il faut réagir vite »

Suite aux attaques observées sur le plateau du Coiron ces derniers mois, le préfet de l'Ardèche appelle au dialogue entre les acteurs concernés par la prédation et à mettre en place des actions de surveillance et de protection. 

Prédation : « Il faut réagir vite »
Le 21 septembre, Thierry Devimeux (ici à gauche) a réuni l'ensemble des acteurs concernés par la prédation à Saint-Martin-sur-Lavezon et dans l'élevage de Denis Crouzet (à droite) qui a perdu 5 brebis et retrouvé 4 autres blessées le 15 septembre au matin.

Ces derniers mois, plusieurs attaques d'animaux d'élevage ont été rapportées à Valvignères, Freyssenet, Saint-Pierre-la-Roche et récemment à Saint-Martin-sur-Lavezon les nuits du 11-12 septembre puis du 14-15 septembre. Le Coiron n'est pas un territoire habitué à la présence de grands canidés tel que le loup, dont les dernières traces remontent au début du XXe siècle. Ces récentes attaques cristallisent de vives inquiétudes face à la sédentarité des troupeaux d'élevage de ce secteur. Les animaux y pâturent une grande partie de l'année. 

« Nous devons travailler ensemble, multiplier les indices et trouver un équilibre intelligent qui permet de garder ce territoire vivant et à l'activité pastorale de rester en place », a annoncé le préfet de l’Ardèche Thierry Devimeux qui appelle au dialogue. Le 21 septembre, il a réuni l'ensemble des acteurs concernés par la prédation à Saint-Martin-sur-Lavezon près de l'élevage de Denis Crouzet qui a perdu 5 brebis et retrouvé 4 autres blessées le 15 septembre au matin. « Cette situation est inédite, il faut réagir vite en cas de nouvelles attaques, activer le réseau de surveillance et le comité départemental pour mettre en place des actions rapidement », a ajouté le préfet. 

Priorité aux mesures de surveillance et de protection

Les éleveurs doivent faire tout leur possible pour se protéger des attaques avant que des autorisations de tirs de défense leur soient accordées. Clôtures électrifiées, surveillance et chiens de protection, effaroucheur sonore... Dans le cadre des attaques du loup constatées à partir de 2012 sur le Plateau ardéchois, ces mesures de protection se sont montrées efficaces pour l'éloigner, ont rappelé les services de la DDT. 

Des mesures de surveillance vont être engagées dans le but de poser un diagnostic plus précis sur la caractérisation et la cartographie du loup sur le Coiron. Elles consisteront à recueillir le maximum d'indices visuels et biologiques de prédation, permettant de « ne pas écarter la présence du loup ». Une surveillance accrue sera mise en place également via le Réseau loup du département. Des pièges photos pourraient être posés sur des parcelles d'élevage pour constater et surveiller la présence du loup. La mise en réseau des éleveurs pourrait permettre aussi d'améliorer leurs connaissances sur les grands canidés, et le recueil d'indices dans le cadre des demandes d'indemnisation. 

« Nous ne voulons pas laisser s'installer le loup sur le Coiron »

« Les deux dernières attaques de Saint-Martin-sur-Lavezon semblent confirmer la présence du loup sur le Coiron et nous laissent croire que nous avons affaire à un seul individu qui souhaite s’implanter », a annoncé le président de la Chambre d'agriculture Benoit Claret. « Le département de la Drôme est fortement prédaté et tout proche. Nous sommes dans les premiers instants et cherchons des preuves. Il faut mettre en place toutes les bonnes actions pour indemniser les éleveurs attaqués, protéger et rassurer les autres. Le temps des analyses est trop long, notamment quand la zone de l'attaque n'est pas qualifiée. » Le syndicat départemental ovin et Jeunes agriculteurs (JA) Ardèche sonnent l’alerte également et réclament l’autorisation de tirs de prélèvement et de protection. 

Les éleveurs du Coiron craignent d'autres attaques, des précipitées de brebis dans les coulées volcaniques du plateau, des agnelages perturbés par la prédation, des investissements en matériel de protection couteux et inadaptés à leur système d'élevage semi extensifs... « Nous ne voulons pas laisser s'installer le loup sur le Coiron », ont-ils martelé lors de cette rencontre à Saint-Martin-sur-Lavezon. 

A.L.