PRODUITS LOCAUX
Riz, légumineuses, semences... Les milles visages de l'agriculture ardéchoise

Mylène Coste
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Zoom sur les filières des protéines végétales et des grandes cultures en Ardèche !

Riz, légumineuses, semences... Les milles visages de l'agriculture ardéchoise
Benoit Vignal dans ses parcelles de mâche de semence, à Saint-Vincent-de-Barrès.
Le mot de Jérôme Sarrazin
Jérôme Sarrazin.

Le mot de Jérôme Sarrazin

Président de la section grandes cultures de la FDSEA, installé sur la commune de Bessas

« Sur les exploitations ardéchoises, la production de légumineuse est source de diversité. »

Plaines de Beaulieu et Chomérac, « greniers à grain » de l’Ardèche
Le pois chiche est cultivé en Ardèche, pour la filière semencière ou la consommation.

Plaines de Beaulieu et Chomérac, « greniers à grain » de l’Ardèche

Si l'Ardèche n'est pas une grande terre semencière, certains secteurs du département ont historiquement tiré leur épingle du jeu dans la production de semences. C’est le cas de la plaine de Beaulieu, à l’extrême sud de l’Ardèche, ou de celle de Chomérac, dans la Vallée du Rhône. « Le secteur y est propice, explique Benoit Vignal, agriculteur à Saint-Vincent-de-Barrès. On a la possibilité d'irriguer avec l’eau du Rhône, et un micro-climat favorable. Et le mistral, très présent chez nous, est le meilleur des fongicides ! »

Yvan Reynaud, producteur de semences à Chomérac, raconte : « Dans le secteur, avant même la Seconde Guerre Mondiale, on produisait de la semence de luzerne en quantité. Dès l'après-guerre, la culture de semences potagères s'est développée dans certaines fermes en polyculture élevage, mais de manière encore marginale. C'est à partir des années 1970, lorsqu'un système d'irrigation a permis d'alimenter le territoire, que la production de semences a pris place. Plantations de semences de maïs, tournesol et bientôt betterave se sont alors multipliées. La filière a connu son apogée dans les années 1980-1995, avec deux zones interprofessionnelles protégées (maïs et tournesol). Sur la plaine de Chomérac, on comptait alors près de 300 ha de maïs et près de 250 ha de tournesol semence, avec trois opérateurs : Limagrain, Top Semence et Cargill. » Un déclin progressif s'est dessiné à la fin des années 1990 du fait de départs en retraite mais également de la pression foncière. Toutefois, la filière attire aujourd'hui à nouveau des jeunes sur le secteur. Traditionnels maïs et tournesols de semences côtoient les plantations, plus récentes, de semences potagères : mâche, concombre, courgette, pois chiche, ail ou encore chicorée, ainsi que des semences florales. Ces semences sont ensuite revendues à des producteurs de toute la France et du monde entier !

 

Des légumineuses en veux-tu en voilà !
Ludovic Blachier

Des légumineuses en veux-tu en voilà !

Depuis quelques années, les légumineuses jouissent d’un regain d’intérêt auprès des consommateurs. Et les agriculteurs ardéchois l’ont bien compris ! Source de diversification pour les fermes, à côté d’autres activités comme la production de fruits, de légumes ou l’élevage, les légumineuses Made in Ardèche trouvent des débouchés essentiellement locaux, via la vente directe, les magasins de producteurs, les marchés ou encore la restauration. Au Pouzin, Ludovic Blachier s’est lancé dans la production de légumineuses en testant tantôt le pois chiche, tantôt le maïs pop-corn, en passant par les lentilles, le petit épeautre ou encore le lin ! Ce maraîcher et arboriculteur produit également toute une gamme de haricots, de toutes les couleurs et pour tous les goûts.

Tout jeune éleveur installé à Freyssenet, Clément Coing expérimente quant à lui la culture de la lentille verte, pour la première année. Une première sur le plateau du Coiron ! « Tester la lentille m’a paru intéressant : ici, nous avons des terres noires volcaniques qui s’y prêtent bien, similaires à celles qu’on peut trouver dans l’aire de l’appellation de la Lentille du Puy. »

Du riz 100 % Ardèche

Du riz 100 % Ardèche

Produire du riz en Ardèche ? C’est le défi que s’est lancé Patrick Roustan, agriculteur à Bourg-Saint-Andéol aux côtés de son épouse Élisabeth et de son fils Nicolas. « Mon père m'a toujours raconté qu'au sortir de la guerre, il y avait quelques parcelles de riz cultivées à Bourg-Saint-Andéol, par des agriculteurs pionniers. J'ai toujours nourri l'envie de tenter l'expérience à mon tour, pour donner raison à l'histoire. D'autant plus que nous bénéficions aujourd'hui de variétés mieux adaptées à nos conditions d’ensoleillement ». Patrick Roustan ne pratique pas la riziculture inondée, comme en Asie, mais simplement irriguée « C'est finalement une culture moins gourmande en eau que le maïs, et plus résistante à la sécheresse. »

Outre le riz, le Domaine des Mûres produit également de l’épeautre, du gruau de blé, de l’orge, du sarrasin, des farines de blés anciens et bien d’autres encore. Le tout, estampillé « Goutez l’Ardèche ® » !

Patrick et Nicolas Roustan produisent du riz à Bourg-Saint-Andéol

Le foin dans tous ses états

Le foin dans tous ses états

Si vous n’y avez pas encore goûté, vous avez raté quelque chose… Le sirop de foin au fameux cistre du plateau ardéchois, séduit déjà de nombreux gourmands. Et ce n’est qu’un des nombreux produits à base de foin proposés par Monique Lempereur, alias « la fée des foins ». Installée à Saint-André-en-Vivarais, aux confins de la Haute-Loire et de l'Ardèche, cette ancienne restauratrice de tableaux, décline le foin en liqueur, gelée, sel ou mini-botte pour parfumer les plats…