COMMERCIALISATION
Un distributeur pour des fruits à tout heure

À Saint-Laurent-du-Pape, sur la D120, Silvain Laprat a installé un distributeur automatique pour vendre ses fruits en direct et à toute heure...  Une expérience concluante !

Un distributeur pour des fruits à tout heure
Installé en début d'année à Saint-Laurent-du-Pape, le distributeur de Lap'Fruits attire une vingtaine de clients chaque jour.

Le portable de Silvain Laprat sonne parfois au milieu de la nuit... À 2, parfois 3 heures du matin : des notifications lui indiquent qu'un client vient d'acheter des fruits depuis le distributeur. Installés sur la principale route qui traverse le village de Saint-Laurent-du-Pape, la départementale 120, ces casiers font fureur. « On capte à la fois les personnes qui vont à Valence, à Montélimar ou encore dans la vallée de l'Eyrieux, explique l'arboriculteur. Le gros coup c'est le matin entre 6 et 8 heures et le soir entre 16 et 20 heures », illustre-t-il en scrutant son smartphone.

Depuis son installation à l'EARL Lap'Fruits, en 2017, Silvain Laprat a eu à cœur de poursuivre le développement du circuit court, débuté par son père il y a dix ans. Et lors de sa deuxième année d'installation un évènement est encore venu le conforter dans cette idée. « J'ai eu un gros impayé », souffle-t-il. 54 000 euros qu'il n'a toujours pas récupéré malgré les procédures judiciaires. Éprouvé par cette expérience malheureuse, il mise désormais sur la diversification et la baisse des volumes pour limiter au maximum ses ventes aux grossistes.

Un investissement rentable

Sur ses quelque 30 ha, il cultive 35 variétés de pêches mais aussi des abricots, des kiwis, des grenades, des pommes, des raisins de table ou encore des noix. De quoi avoir une production tout au long de l'année pour alimenter les magasins de producteurs, la boutique à la ferme, mais aussi les ventes du distributeur, qui ne cessent de se développer. « Au début ça marchait plutôt par du bouche-à-oreille et progressivement, avec la signalétique, j'ai eu de plus en plus de monde », explique Silvain Laprat, ravi.

Un investissement rentable dont le chiffre d'affaire quotidien s'élève à une centaine d'euros. « On est à-peu-près sur la même chose que pour un petit magasin de producteur, sauf qu'on n'a pas besoin d'une personne dédiée à la vente », argue-t-il. Pour autant, la gestion d'un tel dispositif n'est pas sans contrainte. Deux à trois fois par jour, Silvain ou l'un de ses quatre salariés doit venir réapprovisionner le distributeur à quelques kilomètres de l'exploitation.

Fort de ce succès, Silvain envisage déjà de développer ce dispositif. La cinquantaine de casiers devrait être multipliée par deux prochainement avec la mise en place de compartiments réfrigérés, notamment pour les pêches, abricots et cerises. Et pourquoi ne pas s'associer à d'autres producteurs pour diversifier l'offre ? S'il a des propositions, le jeune arboriculteur assure ne pas être fermé à cette idée.

Pauline De Deus

20 000

C'est le montant, en euros, de l'investissement pour un tel distributeur. Sans compter l'adaptation des bâtiments à son installation.