TRADITIONS
Comment nos ancêtres célébraient-ils Noël ?

Mylène Coste
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TRADITIONS / Les fêtes de Noël seront très particulières cette année, dans le contexte inédit de la crise sanitaire. Pour autant, les Ardéchois comptent célébrer ce jour comme le veut la tradition. L’Avenir Agricole vous propose de replonger dans les coutumes des familles ardéchoises pour ces fêtes. 

Comment nos ancêtres célébraient-ils Noël ?
La confection de la crèche est une tradition très ancienne dans les églises cévenoles.

Autrefois, en Ardèche comme ailleurs, Noël était avant tout une fête religieuse. Si l’on vivait souvent chichement, dans les familles nombreuses de l'Ardèche d'antan, on ne lésinait pas pour autant sur cette fête. Chacun se faisait un devoir de marquer l'événement par des célébrations bien définies. 

Lecture des contes chez les Protestants 

Dans les Cévennes, la veille de la fête de la Nativité, peu avant le coucher du soleil, on rentrait le mulet dans les écuries. Dans les familles protestantes, la veillée du 24 décembre avait toute son importance. Le culte avait lieu le soir, au temple, autour du sapin coupé l'avant-veille et décoré pour l’occasion de guirlandes illuminées par des bougies. Un spectacle dont se délectaient les enfants, émerveillés par les chants et les cantiques de Noël. Les adultes n'étaient pas moins enthousiasmes qu'eux, offrant toute leur attention lors du conte de Noël que lisait le pasteur, après son sermon, dans le silence attentif de ses auditeurs. Une fois la lecture achevée, sonnait l'heure de la distribution des présents : chaque enfant recevait une orange et une papillote, et se sentait alors le plus gâté du monde.

Préparation de la crèche chez les Catholiques 

La veille de Noël, les familles catholiques célébraient la messe de minuit. Celle-ci faisait l'objet de longues et minutieuses préparations pour que tout soit parfait. Les répétitions des chants de Noël démarraient ainsi dès le début du mois de décembre, parfois plus tôt encore : les femmes de la chorale se réunissaient chaque dimanche à l'église, et avaient coutume de répéter après les vêpres.  Parmi le répertoire, on retrouve « Ô douce nuit, ô sainte nuit », « Les anges dans nos campagnes » ou encore « Il est né le divin enfant », mais aussi « Minuit chrétien ». Autre préparatif soigneusement réalisé : la confection de la crèche, une longue tradition dans les églises cévenoles. Celle-ci prenait place dans un coin de la nef et faisait alors partie du décor. Après les célébrations, les familles regagnaient leurs maisons en traversant la châtaigneraie et en franchissant les ruisseaux. Le père, en tête, guidait les siens en éclairant le sentier de sa lanterne. Une fois rentrés, on rallumait la cheminée, et aussitôt on s'asseyait à table : boun apeti !  

M.C.