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Alimentation des chèvres, comment diminuer la pénibilité ?

Deuxième poste le plus exigeant en travail après la traite, le temps consacré à l’alimentation peut aller jusqu’à 4 heures par jour. Pour réduire la pénibilité de cette astreinte, Elisabeth et Jean-Luc Virmaux (Saint-Vincent-de-Barrès) ont imaginé plusieurs solutions.

Alimentation des chèvres, comment diminuer la pénibilité ?
Jean-Luc Virmaux a aménagé cinq garde-mangers dans la chèvrerie pour optimiser la distribution du fourrage.

Installés à Saint-Vincent-de-Barrès avec un troupeau caprin de 230 bêtes, Jean-Luc et Elisabeth Virmaux ont investi il y a 3 ans dans un distributeur automatique de concentrés (Dac). « Ça nous a changé la vie, affiche Elisabeth. On se demande pourquoi on ne l’a pas fait plus tôt ! » Et pour cause : « Auparavant, on remplissait à la main des seaux qu’on distribuait matin, midi et soir. On ne pouvait jamais partir, il fallait toujours être là. C’était contraignant et fatigant ! Quand on est jeune, on ne s’en rend pas compte, mais porter des charges lourdes quotidiennement finit par vous user. »

Comme Jean-Luc et Elisabeth Virmaux, de plus en plus d’éleveurs caprins se dotent d’équipements permettant d’automatiser la distribution des concentrés, voire même de fourrages. Le couple d’éleveurs, a opté pour un Dac modèle DSROB du constructeur français Robot System1, basé en Vendée. « C’est un équipement de très bonne qualité, nous n’avons jamais eu de problème. L’entreprise est très réactive en cas de problème », souligne Jean-Luc Virmaux. Le robot est relié à des cuves d’aliment de 6 tonnes, et se remplit automatiquement. Cinq fois par jour, il se déplace le long des cornadis et distribue l’aliment dans les trémies.

Des « garde-mangers » pour du fourrage à volonté

Outre le concentré, la distribution du fourrage s’est longtemps faite à la main, avec la fourche, dans la chèvrerie de Jean-Luc et Elisabeth.  « Cela nous prenait énormément de temps, d’autant plus qu’il faut aussi balayer à chaque fois… » Pour gagner du temps et de l’énergie, Jean-Luc Virmaux a imaginé des aménagements simples mais très pratiques. « Sur chaque côté du tunnel, j’ai créé des petites ouvertures et aménagé des « garde-mangers » où je dépose les balles de fourrages au tracteur, depuis l’extérieur. J’ai coupé les murs à la disqueuse et disposé des portes coulissantes. Au niveau des dimensions, j’avais prévu des aménagements pour accueillir des balles cubiques. » L’éleveur a disposé 5 garde-mangers à l’intérieur du bâtiment, et les chèvres y ont accès en continu. « On a diminué la pénibilité et gagné presque 3 heures par jour. Les chèvres aussi y gagnent : elles font moins de refus et on sent même une amélioration de la qualité du lait. » Peu coûteux, cet aménagement a l’avantage de pouvoir s’installer autant en tunnel qu’en stabulation.

Jean-Luc Virmaux poursuit : « On s’est aussi équipés d’une pailleuse automatique. On a réduit au maximum les manipulations à la main, et ça change tout ! »

Mylène Coste

1. Il en existe aujourd’hui une nouvelle version, le FEEDING-R+
Portrait d’exploitation

Portrait d’exploitation

Installés à Saint-Vincent-de-Barrès depuis 2007 en élevage caprin, Jean-Luc et Elisabeth Virmaux élèvent 230 chèvres laitières dont le lait est livré à la coopérative Agrial et destiné en partie à l’AOP Picodon. La ferme compte 45 ha dont une partie permet de produire du fourrage et de la luzerne pour l’alimentation du troupeau. L’exploitation cultive également des Ppam (plantes à parfum aromatiques et médicinales), notamment menthe poivrée et basilic, mais également des semences de maïs et blé.

Le robot FEEDING-R+ (nouvelle version du DSROB) est guidé par un circuit filaire encré dans le sol, il permet la distribution des concentrés mais également la repousse des refus par son cylindre et se décale dans la journée pour permettre un minimum de refus. Il peut distribuer jusqu’à 4 aliments différents et un minérale.
Les garde-mangers permettent aux chèvres d'accéder au fourrage en permanence