PAC
Les parlementaires montagnards à la rescousse des éleveurs

La déclinaison française de la Pac étant en discussion, les élus de la montagne veulent faire entendre les spécificités de leurs territoires et maintenir les aides, au minimum, à leur niveau actuel.

Les parlementaires montagnards à la rescousse des éleveurs
À l'initiative d'André Chassaigne, député communiste du Puy-de-Dôme, une cinquantaine de députés et sénateurs de zone de montagne ont signé une tribune intitulée « Pour une politique agricole commune juste, au service des productions durables et de nos territoires de montagne ». (Crédit : A Chassaigne.org)

Pas un groupe politique de l'Assemblée nationale ne manquait à l'appel en conférence de presse le 17 février pour défendre les éleveurs de montagne dans le cadre de la réforme en cours de la politique agricole commune. À l'initiative d'André Chassaigne, député communiste du Puy-de-Dôme, une cinquantaine de députés et sénateurs de zone de montagne ont signé une tribune intitulée « Pour une politique agricole commune juste, au service des productions durables et de nos territoires de montagne ». Ils y défendent trois propositions : « Que nos éleveurs conservent, au moins à leur niveau actuel, les aides couplées du premier pilier de la Pac dont dépend entièrement la survie de leurs exploitations ; que les surcoûts qu'ils subissent, liés aux handicaps naturels de nos territoires, continuent d'être compensés à leur juste niveau, à travers une ICHN [indemnité compensatoire de handicaps naturels] forte, centrée sur l'élevage ; que la Pac rémunère l'ensemble des services environnementaux rendus par nos exploitations familiales et herbagères ». « Beaucoup d'exploitations sont en sursis, explique André Chassaigne. Le danger est grand que notre élevage de montagne soit sacrifié ». Cette inquiétude, Jeanine Dubié, député (Libertés et territoires) des Hautes-Pyrénées et présidente de l'Association nationale des élus de la montagne (Anem) la partage. « Il y a des bruits selon lesquels l'élevage de montagne pourrait subir des effets défavorables de la prochaine réforme de la Pac », glisse-t-elle.

L'ICHN sacralisée

Le syndicat majoritaire ne s'est pas, jusque-là, clairement positionné sur les aides couplées et l'ICHN lors de ses propositions pour la nouvelle Pac. Les éleveurs de montagne peuvent s'en ressentir quelque peu délaissés. D'autant plus que le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie a botté en touche quand le sujet a été soulevé lors des questions au gouvernement le 16 février dernier. Alors, les élus des territoires montagnards viennent aux secours des éleveurs. Jean-Baptiste Moreau, député creusois LREM, veut espérer que « l’ICHN soit sacralisée » par le ministre. « Je ne pense pas que l'on y touche », assure-t-il. Mais à droite comme à gauche, des craintes subsistent. « L'ICHN est en péril si le montant et le périmètre changent », explique Arnaud Viala, député LR de l'Aveyron. « Nous ne pouvons pas sur l'ICHN faire entrer plus de personnes », renchérit Christine Pires Beaune, député socialiste Puy de Dôme. Un autre sujet a été mis sur la table : l'engraissement des bovins. Face à la fluctuation du débouché italien pour les broutards, les élus ont défendu l'engraissement en France. Ils estiment, Jean-Baptiste Moreau en étant un fervent défenseur, que cela permet de garder la valeur ajoutée sur les territoires français.

A.J