CHAMBRE D'AGRICULTURE /
« Il nous faut cultiver l'intérêt pour les produits locaux »

M.C.
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CHAMBRE D'AGRICULTURE / Si de nombreuses filières ont connu des difficultés durant la crise Covid-19, les élus de la Chambre d’agriculture veulent en tirer du positif pour préparer l’après.

« Il nous faut cultiver l'intérêt pour les produits locaux »
Les élus de la Chambre d'agriculture ont salué le travail des collaborateurs durant le confinement. De gauche à droite Jean-Luc-Flaugère, Marlène Merle, Sylvain Balmelle, Benoit Claret, Christel Cesana.

Le fort de la crise sanitaire est passé, mais ses effets sont loin d’avoir disparus. « Le monde agricole a été confronté à des difficultés inédites : perte de débouchés, arrêt des collectes laitières, retard de retrait des animaux dans les fermes, baisse des prix…, rappelle Jean-Luc Flaugère, le président de la Chambre. Toutefois, nous avons rapidement su rebondir : la réouverture de 90 marchés de plein air, grâce à la bonne volonté des maires, l’opiniâtreté du préfet et la mobilisation des syndicats, en est un exemple ! Durant toute la période de crise, la Chambre d’agriculture a joué un rôle essentiel d’assemblier entre les acteurs du monde agricole. »

Plein feu sur la promotion des circuits courts

Lors des premières semaines, le confinement a avant tout profité aux grandes et moyennes surfaces (GMS), à leurs produits emballés et non-périssables. Petit à petit, la tendance s’est inversée avec un regain d’intérêt des consommateurs pour les produits locaux. « Certains ont tout simplement découvert que nous existions », affiche Benoit Claret, vice-président de la Chambre. Le groupe Facebook « Producteurs d’Ardèche », lancé par la Chambre, a connu un vif succès auprès des internautes, tandis que les 19 magasins de producteurs du territoire ont vu leur chiffre d’affaires grimper de 40 à 50 %. « Une hausse qui commence déjà à se tasser, certains clients ayant repris leurs habitudes en grande surface, regrette Jean-Luc Flaugère. Nous avons donc un travail à faire pour pérenniser l’attrait des produits locaux et des circuits courts, cultiver cet état d’esprit que nous avons connu. »

Un étiquetage pour valoriser les GMS qui la jouent local

En lien avec la Scic D’Ardèche & De Saison, un travail avec la GMS a été entrepris pour valoriser les produits ardéchois. « Certaines ont joué le jeu : Système U, Leclerc… D’autres pas du tout », indique Jean-Luc Flaugère. Il déplore aussi que le « consommer local » n’ait pu constituer qu’un effet d’aubaine pour certaines enseignes. « L’objectif va être demain de pérenniser la collaboration enclenchée avec certaines GMS, affiche Benoit Claret. Nous réfléchissons à la mise en place d'un système de notation ou d’étiquetage des GMS ardéchoises pour informer en transparence les consommateurs sur des critères de circuits courts, de proximité, sur le modèle de l’initiative « Ici.C.Local » pour les marchés de plein-air. Une initiative certainement inédite en France. » Et que nous suivrons de près !

M.C.