VITICULTURE
L'IGP Ardèche tient ses promesses

Le syndicat des vins IGP Ardèche a tenu son assemblée générale, le 18 août.

L'IGP Ardèche tient ses promesses
L'AOP désigne un produit pour lequel toutes les étapes de fabrication sont réalisées dans une même zone géographique, et selon un savoir-faire reconnu. L'IGP peut en revanche être attribuée à un produit dont au moins une étape de production est réalisée dans une zone géographique. Crédit photo: Matthieu Dupont

Le gel en 2021, la sécheresse en 2022… chaque année comporte son lot d’aléas, souvent imprévisibles jusqu’au moment de la vendange. Impossible, lors de cette AG des vins IGP, de ne pas évoquer le contexte climatique, marqué par les fortes chaleurs et surtout le manque d’eau. « Dans les secteurs non-irrigués et les coteaux, on constate déjà des difficultés : certains raisins ont séché sur la grappe et ne donnent pas de jus », explique Pierre Champetier, président de l’ODG. Conséquence première de ce contexte climatique, les vendanges ont démarré dès le 8 août dans le sud Ardèche. « On était plus positifs en juin, mais compte tenu de la sécheresse on aura certainement des dégâts. Pour les rouges, dont la vendange va commencer fin août-début septembre, il est difficile de maîtriser les taux de sucre avec des maturités qui arrivent très vite et nous obligent à monter en degré », estime-t-il.

L’IGP Ardèche n’a pas attendu cette situation extrême pour s’adapter. En 2019, 10 cépages résistants ont été intégrés à son cahier des charges : Artaban, Floreal, Monarch, Muscaris, Prior, Solaris, Soreli, Souvignier Gris, Vidoc et Voltis.

Les rouges, boudés par les consommateurs

Durant la campagne 2021-2022, près de 300 000 hl ont été produits, légèrement en dessous des 380 000 à 400 000 hl de moyenne "habituelle". Le département figure parmi l'un des des cinq principaux producteurs d’IGP de l’Hexagone, et le premier en Auvergne-Rhône-Alpes. « Avec les aléas de ces dernières années, les volumes produits ont toutefois tendance à baisser », souligne Pierre Champetier. Côté commercialisation, la grande distribution représente 62 % des débouchés en 2021, suivie par les cavistes et caveaux (30 %). « Nous faisons encore peu d’export (8 % des ventes), souligne Pierre Champetier. Nous avons quelques marchés avec les pays frontaliers, notamment Belgique et Luxembourg, mais très peu d’entrées aux États-Unis ou en Asie. »

Les tendances de consommation se confirment : « Le rouge (soit 46% de la production IGP Ardèche) continue à céder du terrain, avec des consommateurs plus âgés. De l’autre côté, les rosés (33,6 %) progressent et les chaleurs estivales poussent plutôt les Français et les touristes à se tourner vers des vins plus frais et légers, ou vers la bière. » 

-29 %

de volumes de vin rouge vendus depuis 2010 en France selon FranceAgriMer

Le rouge perd du terrain chaque année auprès des consommateurs, à l'inverse du blanc.

Une carte à jouer en blanc

Bien qu’encore produits en petites quantités, les IGP Ardèche en blanc (20,3 % des volumes produits) jouissent déjà d’une belle notoriété. « On a notre carte à jouer en blanc, car il y a une vraie demande en France », indique encore Pierre Champetier. Chardonnay et Viognier représentent à eux seuls la moitié de la gamme en blanc.

M.C.

6 800 ha

C’est la surface agricole que représente l’IGP Ardèche, dont 1 200 ha sous AOP Côtes-du-Rhône et Côtes-du-Rhône Village et 290 en AOP Côtes-du-Vivarais. 

« La vocation première de l’IGP est de créer de la valeur »

Entretien avec Denis Roume, membre du comité national des appellations d'origine relatives aux vins et aux boissons alcoolisées, et des eaux de vie à l’Inao.

« Les apellations sont anciennes en France, et sont devenues l’un des piliers de la politique agricole européenne. En Ardèche, nous avons la chance d’avoir de nombreux signes de qualité : AOP Châtaigne d’Ardèche, Picodon, AOP et IGP viticoles mais également les Labels rouges sur les viandes et charcuteries… 

Parmi les IGP viticoles françaises, l’IGP Ardèche est l’une de celle où la proportion vendue en conditionné est la plus importante. C’est-à-dire que l’on produit et que l’on vinifie le vin, mais on fait également son conditionnement, le marketing qui va avec, la communication… Cela créé un entrainement économique et crée de la valeur : c’est d’ailleurs bien là la vocation de l’IGP. »

 

L'IGP Ardèche s'est dotée d'un nouveau logo, évoquant les élements du terroir, les parcelles, l'eau et le soleil !
L'IGP Ardèche s'est dotée d'un nouveau logo, évoquant les élements du terroir, les parcelles, l'eau et le soleil !