RÉGIONALES
Chambres d’agriculture et Régions en étroite collaboration
Engagées ensemble au service des agriculteurs, les régions et le réseau de chambres d’agriculture ont su construire au fil des années une relation solide. Le point avec les présidents de chambres Gilbert Guignand (Auvergne-Rhône-Alpes) et Christian Decerle (Bourgogne-Franche-Comté).
Reconnues comme l’une des principales forces motrices du développement agricole dans les territoires, les chambres d’agriculture sont aussi, au quotidien, les premières interlocutrices des conseils régionaux. Pour Gilbert Guignand, président de la chambre régionale d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes, « les politiques agricoles régionales sont bien le fruit d’une co-construction entre le réseau des chambres d'agriculture et la Région ». D’après lui, la pierre angulaire de ce partenariat repose à la fois sur de bonnes relations entre les hommes et une vision partagée de l’agriculture. « Le terme partenariat est sans doute un peu excessif car ce sont bien eux les financeurs. Nous, nous ne sommes que leurs interlocuteurs. Mais cela fonctionne dans les deux sens, nous sommes à la fois force de proposition et eux n’hésitent pas à s’appuyer sur nous pour mettre en place leur politique », précise-t-il.
L’agroécologie au centre des échanges
Contrats de filière, marque régionale, recherche et développement, plan climat… En Auvergne-Rhône-Alpes, les sujets sur lesquels travaillent ensemble la Région et la chambre régionale d’agriculture sont nombreux. La situation est sensiblement la même en Bourgogne-Franche-Comté où Christian Decerle, président de la chambre régionale d’agriculture, parle même de « co-gestion » entre les deux entités. Il évoque notamment le développement de projets alimentaires territoriaux basés sur les circuits courts comme la mise en avant de produits locaux dans les cantines scolaires. Un sujet qui met en avant l’une des grandes compétences agricoles des Régions : l’accompagnement de la transition agroécologique. « Les Régions ont la main sur les fonds européens du deuxième pilier de la Pac. À ce titre, leurs décisions ont un effet levier sur certaines pratiques agricoles. La réalité du quotidien, c’est le croisement d’une volonté politique et de l’économie au jour le jour. C’est justement le rôle des chambres régionales d’agriculture de porter jusqu’aux décideurs les retours de terrain », estime-t-il.
Un rôle à jouer dans les futures élections
Dans un contexte de mise en avant des circuits et de questionnement sur la souveraineté alimentaire, l’agriculture pourrait jouer un rôle clé lors des élections régionales des 20 et 27 juin prochains. En 2016, la chambre régionale d’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes avait tenu à présenter un programme agricole régional aux candidats. Une manière, sans prendre parti, de les orienter vers une position plus proche des attentes du monde agricole. « Nous irons cette fois encore à la rencontre de l’ensemble des candidats pour écouter leur programme agricole et leur faire part de nos souhaits : la défense d’une agriculture de taille familiale, une amélioration de la consommation locale, un soutien aux filières émergentes, le développement de nouveaux circuits de distribution, etc.… Mais jamais, nous ne soutiendrons publiquement la cause d’un candidat car ce n’est pas notre rôle », affirme Gilbert Guignand. Même posture impartiale pour son homologue Christian Déferle, qui compte « formuler des vœux » pour l’avenir de l’agriculture dans sa région : « Prendre véritablement conscience de l’impact du changement climatique et trouver des solutions pour remédier au manque de renouvellement des générations ».
