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Des brebis tuées à Berzème

Une attaque sur un troupeau ovin a eu lieu dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 avril à Berzème.

Des brebis tuées à Berzème
En 2022, plusieurs attaques ont été imputées au loup en Ardèche. Les plus récentes datent de novembre dernier. Photo d'archives

Sur la commune de Berzème, plusieurs brebis appartenant à Christophe Guilhon (Gaec de Vacheresse) ont été tuées dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 avril, une autre blessée a été par la suite euthanasiée. Depuis, l’éleveur a découvert trois autres cadavres de brebis, « peut-être attaquées successivement car elles étaient dans des lots différents », confie-t-il.

Dimanche dernier, des techniciens de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont expertisé les brebis retrouvées mortes, afin d’identifier si l’attaque est l’œuvre d’un grand canidé ou non. « L’une était très marquée au cou et à la cuisse, laissant penser aux caractéristiques de la première attaque de loup que nous avons eu en novembre 2022 avec deux autres exploitations du Coiron. Ils n’ont pas pu examiner les autres brebis dont il ne restait que les carcasses, elles avaient été mangées rapidement par les vautours », indique Christophe Guilhon.

« Nous allons voir comment se déroule l’été »

La saison de mise à l’herbe ne fait que commencer pour les éleveurs ovins. « Nous allons voir comment se déroule l’été mais cette année les agneaux d’avril ne verront ni le soleil ni l’herbe, je les garde en bergerie », ajoute Christophe Guilhon.

Il remet en question son système d’élevage. « Il faut qu’on change radicalement notre façon de travailler. Je tourne avec 5 à 8 parcs différents, qui ne sont pas forcément proches entre eux. Je ne peux pas faire des parcs de nuit gardés par des patous comme dans les Hautes-Alpes. Pas avec autant de lots, puis il y a des zones où il est impossible de mettre en place des parcs électrifiés. » Pour l’heure, il s’attèle à rétablir la confiance avec ses brebis.

Une population de loup « permanente et multiple » ?

En 2022, plusieurs attaques ont été imputées au loup en Ardèche. Les plus récentes datent de novembre dernier. « Nous avons pu les éviter cet hiver en rentrant régulièrement les brebis mais ce n’est pas possible de le faire sur cette nouvelle saison. Nous travaillons avec une multiplicité de lots et des parcs très dispersés, ce qui rend les brebis vulnérables, même en protégeant les parcs », déclare le président du syndicat départemental ovin, Alain Crozier, qui ne cache pas son inquiétude.

« Face à ces attaques répétées, on comprend bien qu’il y a une population permanente et multiple de loups en Ardèche. On ne peut plus dire qu’il est de passage, que les populations présentes dans les départements voisins induisent des mouvements de loup chez nous », poursuit-il. Et d’ajouter : « Nous pensons qu’il y a probablement 7 à 8 loups qui naviguent dans tout le département, pas seulement sur le Coiron. »

A.L.