ÉQUIPEMENT
Comment choisir le bon semoir ?

Pauline De Deus
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Avant de semer, il faut sélectionner le semoir le plus adapté. Pour cela, plusieurs facteurs entrent en jeu : le type de plantation bien sûr, mais aussi les méthodes culturales choisies, les antécédents de la parcelle, etc.

Comment choisir le bon semoir ?
Les producteurs ayant choisi les techniques culturales simplifiées pourront s'orienter vers des semoirs spécifiques associant en un seul passage un léger travail du sol et le semis. ©Horsch

Chaque année, la réussite des semis est un sujet sensible. Plusieurs paramètres entrent en jeu, comme la qualité des semences, les taux de germination, le sol… Mais le choix du semoir utilisé est lui aussi essentiel. Il existe en effet une large variété de semoirs avec des usages et des résultats très différents.

Afin de bien choisir son semoir, il faut prendre en compte le type de semis que l'on souhaite réaliser. En effet, « c'est la culture qui va déterminer le choix du semoir, prévient Damien Gayet, chargé de mission agroéquipement et numérique à la fédération régionale des Cuma Auvergne-Rhône-Alpes. Alors que la plupart des céréales et le méteil nécessitent un semoir multigraines (aussi appelé semoir en ligne), le maïs et le soja, par exemple, impliquent un semoir monograine (ou semoir de précision) qui apporte plus de précision et permet des inter-rangs entre 45 et 75 cm contre 12,5 cm en moyenne à 17,5 cm, voire 25 cm pour les semoirs multigraines ». Ainsi, toutes les cultures de plantes nécessitant de l'espace à pleine maturité ainsi qu'un travail inter-rangs exigent un semoir de précision, capable de semer graine par graine, avec un espacement précis. C'est le cas notamment de la betterave, du tournesol, ainsi que des légumineuses de printemps comme la féverole, le soja, le pois, le pois chiche…

Des méthodes de travail déterminantes

Outre les espèces de graines que l'on souhaite semer, d'autres facteurs permettent de faire un choix éclairé entre la multitude de modèles existants. « Le choix du semoir va dépendre du choix de culture mais aussi de la façon dont on envisage de gérer les adventices, explique ainsi Damien Gayet. Est-ce qu'on est en chimique ? En mécanique ? En combinaison des deux ? De quels outils je dispose dans mon exploitation pour désherber ? Si j'ai une herse étrille, je n'ai pas besoin de semer avec un écartement au-delà de 17,5 cm. En revanche, si j'ai une bineuse, il faut que je sème plus large pour pouvoir passer entre les rangs. C'est un mix entre mon précédent cultural, la culture que je veux implanter et les outils avec lesquels je veux intervenir. » Les résidus de la culture précédente orientent également le choix. « Avec des résidus très ligneux, le semoir à dents trouvera ses limites car il y aura des risques de ratissage et de bourrage. Mais avec de gros volumes de résidus préalablement broyés, on va chercher des semoirs qui ont de grands dégagements, qui vont pouvoir accepter facilement ces résidus, tels que les semoirs à dents ou les semoirs à technique culturale simplifiée. »

Le travail du sol central

Enfin, au-delà de la culture et des outils de désherbage utilisés, la méthode choisie pour le travail du sol est centrale. En effet, les agriculteurs qui choisissent le labour pourront s'orienter vers des semoirs conventionnels, qu'ils soient à distribution mécanique (par gravité) ou pneumatique. Les producteurs ayant choisi les techniques culturales simplifiées pourront s'orienter vers des semoirs spécifiques associant en un seul passage un léger travail du sol et le semis. « Toutefois, ils demandent une grande puissance de traction et ne sont pas adaptés à tous les terroirs, notamment lorsqu'il y a un gros relief », prévient Damien Gayet. Enfin, les semoirs directs, qu'ils soient à disques ou à dents sont adaptés au non-travail du sol. Par ailleurs, la qualité du sol joue également. Ainsi, par exemple, les outils à dents favoriseront la remontée des pierres.

L.P

Le choix du semoir va dépendre du choix de culture mais aussi de la façon dont on envisage de gérer les adventices. ©Fédération régionale des Cuma