ÉLECTRICITÉ
Ces courants parasites qui perturbent le quotidien des animaux d'élevage

Des courants électriques non maîtrisés peuvent être à l'origine de nombreuses problématiques sur le bien-être et la santé des animaux d'élevage. Heureusement, il existe des solutions en préventif comme en curatif.

Ces courants parasites qui perturbent le quotidien des animaux d'élevage
Les problèmes causés par les courants parasites ne sont pas rares, d'autant que l'on trouve beaucoup d'automatisme dans les bâtiments d'aujourd'hui ainsi que des moteurs à variation de fréquences. © Annick Conte

Vos vaches ont un comportement anormal. Stressées, nerveuses, elles ne se couchent plus, s'abreuvent mal et ne fréquentent plus certains lieux du bâtiment ; elles développent des mammites chroniques, la traite est inégale, des problèmes de fécondité et avortements surviennent… Votre cheptel est peut-être victime de phénomènes électriques parasites appelés aussi courants parasites ou vagabonds. Ce sont des courants qui circulent en dehors d’un câble électrique et qui naviguent à travers le sol, venant ainsi amplifier la nuisance des perturbations naturelles. « En élevage, les nombreux équipements électriques et électroniques, structures et matériels métalliques sont des facteurs qui favorisent ce type de perturbations », explique Yannick Chassefeyre, conseiller traite et courants parasites à la chambre d'agriculture Haute-Loire.

Courants internes et externes

Les courants parasites peuvent avoir différentes origines. Certains sont internes à l’exploitation tandis que d’autres sont externes. Ils peuvent être provoqués par le dysfonctionnement de certains appareils ou des défauts d’isolation des installations électriques et peuvent aussi provenir du voisinage, du réseau Enedis, de lignes électriques… Pour éviter ce type de désagréments électriques, on peut anticiper lors de la construction des bâtiments. En premier lieu, il faut veiller à réaliser une bonne prise de terre qui permet un bon écoulement des courants de défaut ; sa qualité est évaluée par sa résistance exprimée en Ohm. « En élevage, pour un confort optimal des animaux, on préconise une valeur inférieure ou égale à 18 Ohms. Et selon la norme NFC 15-100, la mise à la terre est complétée par la réalisation d’une liaison équipotentielle principale entre tous les éléments métalliques conducteurs. Un différentiel de sensibilité 30 mA complète ce dispositif afin de limiter les tensions de contact et éviter tout risque en coupant automatiquement le courant en cas de défaut sur un appareil », précise le conseiller. Une installation électrique de qualité permet de limiter les risques de développement de courants parasites.

Diagnostic des courants parasites

Si des phénomènes électriques parasites interviennent une fois l'installation électrique en place, des solutions curatives existent. Il est possible de faire réaliser un diagnostic des courants parasites qui consiste à rechercher et détecter les courants parasites dans les bâtiments d’élevage et à notifier des interventions à réaliser. « Le diagnostic passe par des mesures spécifiques avec du matériel spécifique au niveau des prises de terre, du sol, des abreuvoirs et de toutes les masses métalliques en contact avec les animaux. À l’intérieur du bâtiment, bien souvent le problème vient d'un appareil électrique défaillant avec une mauvaise équipotentialité ou une terre défaillante. Lorsque le problème vient de l'extérieur, c'est plus compliqué à gérer. Mais on finit par y arriver au moyen de solutions de protection du bâtiment, en agissant notamment sur la résistance de la prise de terre. » « Les problèmes causés par les courants parasites ne sont pas rares, d'autant que l'on trouve beaucoup d'automatisme dans les bâtiments d'aujourd'hui ainsi que des moteurs à variation de fréquences qui larguent énormément de courant à la terre. C'est par exemple le cas des pompes à vide des robots de traite. Il faut donc capter ces courants et les envoyer le plus courtement possible à la terre », explique Yannick Chassefeyre.

Véronique Gruber