ÉLEVAGE ALLAITANT
Raphaël Loveno : "Le concours Charolais Sud-Est se porte bien"

Le 8 mars, le syndicat Charolais Sud-Est a tenu son assemblée générale à Bévenais en Isère. L’occasion pour les participants d’évoquer le concours de Beaucroissant et le projet de bâtiment dans la commune éponyme.

Raphaël Loveno : "Le concours Charolais Sud-Est se porte bien"
Les éleveurs adhérents à la Fédération Charolais Sud-Est se sont réunis vendredi 8 mars à Bévenais en Isère, pour tenir leur assemblée générale. ©TDS_IB

Revenant sur l’édition 2023 du concours de bovins allaitants de race charolaise à la foire de septembre de Beaucroissant, le président de l’association, Raphaël Loveno, a félicité les éleveurs pour leur engagement et la qualité des bêtes présentées. « Le concours se porte bien, assure-t-il. Preuve en est, les nombres croissants d’éleveurs participants, d’animaux inscrits, de repas servis. Cette année, il a rassemblé 29 élevages et 130 animaux, et pour la première fois des éleveurs des Hautes-Alpes se sont engagés. Nous avons même eu tellement de demandes ces dernières années que nous avons racheté une quinzaine de stalles pour pouvoir accueillir davantage de bêtes », poursuit-il fièrement, ajoutant que « le concours est reconnu au-delà des frontières régionales et que les animaux qui participent à Beaucroissant sont aussi très bien récompensés dans d’autres concours du territoire national. Je félicite tous les éleveurs qui ont participé aux concours reconnus de notre race cette année. Ils ne déméritent pas. Bien au contraire », avance-t-il, saluant les premiers prix et les prix d’honneur obtenus. « Ces concours sont importants. Ils participent à mettre en avant notre production et à mieux la commercialiser », argue-t-il.

Nouvelle réglementation

S’agissant des repas, Jean-Marc Vallet, chargé de mission à Charolais Sud-Est, a précisé que 2 451 repas et 1 382 burgers avaient été servis lors de la dernière foire. La consommation des repas reste stable depuis dix ans, mais celle des burgers connaît une forte augmentation. « La foire de Beaucroissant est incontestablement un lieu où les gens aiment se retrouver pour partager un repas ou « manger un bout » », pointe-t-il. Une vente de reproducteurs a eu lieu le vendredi après-midi et le concours s’est tenu durant le week-end. Raphaël Loveno a annoncé que cette nouvelle organisation perdurerait à l’avenir. Déjà tourné vers l’édition 2024, il a aussi abordé le règlement sanitaire à respecter pour la participation des animaux. « Toutes les analyses devront être faites pour la BVD, l’IBR et la besnoitiose. Et pour cette dernière maladie, si auparavant, il convenait que seuls les animaux positifs d’un élevage ne pouvaient venir, dorénavant, aucun animal d’un même cheptel, y compris ceux négatifs, ne pourra être amené », a indiqué Sarah Dupire, conseillère spécialisée en bovins viande à la chambre d’agriculture de l’Isère. Raphaël Loveno reconnaît le caractère contraignant de la mesure mais assure qu’elle permet au concours de rester sain.

Vigilants

Le projet de bâtiment à Beaucroissant, conçu avec la mairie, a aussi été évoqué. Souhaités depuis plus de 20 ans, les travaux devraient normalement débuter cette année, entre la foire de printemps et celle d’automne. Le bâtiment, présenté comme un futur pôle agricole qui servirait à d’autres organismes que la Fédération Charolais Sud-Est pour le concours de bovins, devrait être livré au cours de l’été 2025. À condition que les financements attendus soient bien obtenus et à la hauteur du coût du projet. Car Raphaël Loveno l’assure : « il est hors de question de mettre le syndicat, et donc les éleveurs, en difficulté ». Le coût du bâtiment est estimé à 1,2 million HT, mais l’inflation sur les matériaux cause des inquiétudes. C’est pourquoi, les éleveurs se montrent très vigilants. Si les financements devaient manquer, les aménagements intérieurs seraient reportés. Pour autant, Antoine Reboul, le maire de Beaucroissant, se montre confiant. D’autant qu’un nouvel apport financier de la Communauté de communes Bièvre-Est devrait être permis, en raison de la compensation financière due à la création d’une troisième zone d’activité dans le territoire. Enfin, Tenessee, le taureau acheté l’année dernière par un groupe de 17 éleveurs pour l’obtention de doses, a été revendu au Sommet de l’élevage. Une nouvelle acquisition est donc prévue pour l’automne prochain.

Isabelle Brenguier

La génétique pour faire progresser le troupeau
Installé à La Frette, Jean-Baptiste Billon élève un troupeau de 100 vaches et exploite 130 hectares. ©TDS_IB
EXPLOITATION

La génétique pour faire progresser le troupeau

Les éleveurs de Charolais-Sud-est ont visité l’élevage de Jean-Baptiste Billon.

Installé à La Frette depuis 2012, Jean-Baptiste Billon a accueilli les éleveurs de Charolais-Sud-Est dans son élevage, l’après-midi qui a suivi l’assemblée générale de la Fédération, le 8 mars. S’il a dirigé l’exploitation familiale avec son père jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite en 2016, il est maintenant seul aux commandes. Il élève ainsi un troupeau de 100 vaches et exploite 130 hectares qui lui permettent d’être autonome pour l’alimentation de ses bêtes. La génétique l’intéresse beaucoup ; 30 % de ses bêtes sont d’ailleurs inscrites au Herd book. Il ne ménage ni sa peine, ni les kilomètres, pour chercher les bons embryons ou les bons reproducteurs qui lui permettent de faire progresser son troupeau. En connaisseur, Raphaël Loveno a salué le travail qu’il a accompli, reconnaissant qu’en peu de temps, il a réussi une remarquable évolution. Passionné par l’élevage, par la race charolaise, Jean-Baptiste Billon prend beaucoup de plaisir à participer aux rencontres du syndicat. L’ambiance au sein du groupe est toujours chaleureuse. Comme il l’indique, « les éleveurs aiment se retrouver, en tant que collègues, concurrents, bénévoles, et même amis. Durant les concours, nous nous taquinons les uns et les autres, mais en dehors, nous partageons beaucoup de bons moments ».

I.B.