VALLON PONT D'ARC
"Asperges des sables d’Ardèche" : "la fraicheur d’un produit local"

Zoom sur « Les asperges des sables d’Ardèche » produites par le Mas de la France à Vallon Pont d’Arc. Un des premiers légumes primeurs, dont la traçabilité est maîtrisée ici des aspergeraies jusqu’à la vente.

"Asperges des sables d’Ardèche" : "la fraicheur d’un produit local"
Les asperges sont récoltées à la main, puis lavées, brossées, coupées et triées selon leur calibre.

C’est sur les abords de l’Ardèche à Vallon Pont d’Arc que les asperges du Mas de la France pointent leur nez ! L’exploitation est essentiellement basée sur l’activité viticole, avec l’exploitation de 9 hectares de vigne aujourd’hui. « On avait déjà cultivé des asperges il y a plus d’une vingtaine d’années, puis on a eu beaucoup d’autres activités donc on avait réduit la voilure », retrace Pierre Peschier. Ancien maire de la commune et ancien directeur de la cave coopérative de Vallon Pont d'Arc et de son chai, il a cultivé avec sa femme Élisabeth jusqu’à 19 hectares de vigne.

Une culture gourmande en fertilisation des sols

En 2020 et 2021, Pierre et Élisabeth Peschier décident de reprendre la culture de l’asperge, l’un des premiers légumes de printemps apprécié pour son goût fin et subtil. Ils choisissent des variétés d’asperge gustatives à peau fine. « C’est un légume primeur qui plait et dans le secteur, il n’y avait pas de producteur ou très peu », confie-t-il. 

Avec ses filles Adeline et Sophie, ils plantent 3 hectares d’asperge en limon de rivière, sur des parcelles meubles et riches en sables alluvionnaires. La culture étant gourmande en fertilisation préalable des sols, plus de 100 tonnes de compost bio sont utilisés pour fumer les sols. L’asperge apprécie particulièrement les sols légers et très sableux, qui se réchauffent plus rapidement, ajoute Pierre Peschier. « Elle s’y développe très vite et qualitativement, ça la rend très tendre. On est sûr d’avoir la fraicheur d’un produit local. »

La plantation des asperges a été effectuée par « griffe », en famille et quasiment à la main, pour un coût de 10 000 €/ ha. « C’est assez spécifique comme culture. Il faut travailler son terrain pendant trois ans pour avoir une plantation qui durera une dizaine d’années », rappelle-t-il. 

Des équipements durables

La chaleur étant un élément déterminant pour l’asperge, de nombreux producteurs utilisent un paillage plastique pour s’assurer une récolte avant les fêtes de Pâques, période durant laquelle les cours sont au plus haut. La famille Peschier s’est dotée d’un système plus durable que les paillage plastique simple. Leur paillage se compose de rouleaux de bâche à ourlets en plastique recyclable et récupérables durant une dizaine d’années. Un équipement utile, constate Pierre Peschier : « Une butte recouverte de plastique simple présente des inconvénients, elle est difficile à manier et elle peut se déchirer plus facilement. Celles-ci sont plus résistantes et elles gardent les asperges parfaitement blanches dessous ce qui nous permet de stopper la récolte un jour sans avoir de perte. » Ils se sont équipés également d’une machine d’aide à la récolte à entraînement électrique. « C’est très pratique sur des terrains meubles car la personne qui ramasse n’a plus à porter de caisse », ajoute-t-il.

Depuis 2022, les asperges sont arrivées en pleine production au Mas de la France. Les volumes récoltés par la famille Peschier peuvent atteindre 200 à 500 kg par jour. La récolte s’effectue sur une courte période lorsque les jeunes tiges sortent juste de terre. Elle se déroule durant 50 à 60 jours en moyenne, entre mi-mars et mi-mai. 

Une traçabilité maîtrisée jusqu’à la vente

Les asperges sont récoltées à la main, puis lavées, brossées, coupées et triées selon leur calibre. Trois catégories sont proposées, allant de 12 à 22 centimètres de long. Par la suite, elles suivent une étape de refroidissement rapide en hydrocooling, avant d’être stockées en chambre froide, puis conditionnées sur place. 

L’asperge peut présenter divers stades de développement selon son exposition à l’air libre : blanche, violette ou verte. La famille Peschier en propose des blanches et des violettes sous le nom « Les asperges des sables d’Ardèche ». Certifiée Haute valeur environnementale (HVE), leur production a été distinguée récemment par la marque collective Goutez l’Ardèche®. Elle est vendue en direct au Mas de la France, à des primeurs et des restaurants locaux, à la SCIC D’Ardèche & De Saison, ainsi qu’en grande distribution, à des hypermarchés d’Aubenas principalement. 

Anaïs Lévêque