Action viande régionale : les commandes se font attendre

RHD / Interbev Auvergne Rhône-Alpes a lancé mi-avril un catalogue de produits viande dédiés à la restauration collective pour répondre à une perte de débouchés du fait du confinement. L’objectif : déclencher des commandes, qui seraient préparées, stockées et livrées plus tard.

Action viande régionale : les commandes se font attendre
Le catalogue est opérationnel depuis mi-avril, pour permettre aux acheteurs régionaux en restauration collective de favoriser les viandes régionales dans leurs achats.

Mi-avril, les acteurs de la filière viande régionale ont édité un catalogue de produits carnés issus des fermes d’Auvergne Rhône-Alpes et dédiés à la restauration collective. Alors que le confinement avait été décrété un mois plus tôt pour freiner la propagation du Coronavirus, « l’objectif était d’engager des commandes d’acheteurs publics pour écouler certaines pièces qui engorgeaient le marché », explique Romain Kjan, directeur d’Interbev Aura. Cette démarche vise alors directement les acheteurs régionaux en restauration collective, invités à passer commande de produits référencés dans la plaquette, en viandes régionales de boeuf, de veau, d’agneau ou de chevreau, fraîches ou congelées, pour leurs prochains approvisionnements. « Nous ne connaissions pas les dates de réouverture des établissements scolaires, mais l’idée était d’enclencher des commandes, que les entreprises préparent et stockent, afin de les livrer à l’automne ou plus tard », rappelle Philippe Dumas, le président d’Interbev Aura. Les gammes proposées permettent également de répondre aux procédures d’achats simplifiées. Pourtant, à ce jour, aucune commande n’aurait encore été enregistrée.

La démarche n’est pas vaine

Une déception pour l’interprofession régionale. « Dès le départ, nous avons eu le soutien de la Région Auvergne Rhône-Alpes, et une forte implication des élus régionaux et départementaux. Les entreprises ont également bien répondu. » Toutes les entreprises impliquées (Tradival, Sicaba, Carrel, Bigard Bonneville, Ets Ribot, Palmi d’Or, Covial SA, Despierres SAS) ont en effet bien joué le jeu, indique le président. « Mais les commandes ne sont pas arrivées », regrette Philippe Dumas.
Conscient que cette initiative « n’allait pas régler tous les problèmes pour la filière viande », cette dernière « a fait sa part pour soutenir l’agriculture locale » en pleine crise sanitaire. La volonté n’était pas non plus de « court-circuiter les circuits traditionnels ». Pour autant, la tentative est loin d’être vaine, puisque les acheteurs peuvent toujours commander. « Cette expérience nous montre aussi que nous devrons à l’avenir être plus présents auprès des intendants, des cuisiniers ou des acheteurs. Si la loi Egalim prévoit plus d’approvisionnements en local, sous signes de qualité ou bio1, nous devrons les former à une nouvelle offre. Il faut recréer les filières régionales pour répondre à ces exigences », conclut Philippe Dumas.


Sébastien Duperay


1. Publié le 24 avril 2019, le décret d’application relatif aux nouvelles obligations instaurées pour les établissements de restauration collective prévoit, au plus tard le 1er janvier 2022, que les repas servis en restauration collective dans tous les établissements chargés d’une mission de service public devront compter 50 % de produits de qualité et durables, dont au moins 20 % de produits biologiques. (Source : agriculture.gouv.fr)