Drosophila suzukii : la dérogation d’utilisation de l’insecticide Imidan en suspens

SANITAIRE / Depuis plusieurs années, les vergers font face à la propagation rapide de la Drosophila suzukii. Les  producteurs d’Auvergne Rhône-Alpes demandent la reconduction de la dérogation d’utilisation de l’insecticide Imidan contre cet insecte ravageur.

Drosophila suzukii : la dérogation d’utilisation de l’insecticide Imidan en suspens
Après que les larves de la Drosophila suzukii ont éclos, elles se développent à l’intérieur du fruit qui devient rapidement mou et impropre à la consommation.

Arrivée en France en 2010, la Drosophila suzukii est une mouche originaire d’Asie du Sud-Est qui s’attaque aux petits fruits comme la cerise, la framboise, la fraise, la myrtille ou encore la prune. La femelle Drosophila suzukii s’attaque aux fruits frais et mûrs, dans lesquels elle a l’habitude de pondre ses oeufs directement sous la peau du fruit.
Une fois que les larves ont éclos, elles se développent à l’intérieur du fruit qui devient rapidement mou et impropre à la consommation. Pour lutter contre cet insecte ravageur aujourd’hui présent sur l’ensemble du territoire français, les producteurs s’en remettent à des filets protecteurs, à des pièges à vinaigre mais surtout à des produits phytosanitaires qui ont fait preuve d’efficacité.

Aucune solution alternative

Avec l’arrêt du Diméthoate en 2016, les arboriculteurs ont été contraints de se tourner vers plusieurs matières actives  soumises à dérogation d’utilisation comme l’insecticide Imidan. « La substance active de l’Imidan vient d’être condamnée
par la Commission européenne pour prévenir tout risque d’ingestion de résidus présents dans le fruit. Le problème, c’est qu’aucune solution alternative n’a été proposée aux producteurs », explique Édith Bruneau, chargée de mission à la FRSEA Auvergne Rhône-Alpes.


Pour prévenir un relâchement dans la lutte contre la Drosophila suzukii, le syndicat agricole majoritaire demande aujourd’hui la reconduction de la dérogation d’utilisation de l’Imidan pour une durée de 120 jours et la possibilité de deux interventions au lieu d’une actuellement. « L’obtention de cette dérogation complète revêt un caractère d’autant plus impérieux pour notre production régionale que les conditions humides et la forte pression de la Drosophila suzukii, avérée par les relevés de nos réseaux de pièges, laissent présager une situation non maîtrisée sur ce sujet et donc un abandon de récolte conséquent », rappelle le syndicat régional des exploitants agricoles. Face au refus qui se profile, la FRSEA Auvergne Rhône-Alpes en appelle désormais à Pascal Mailhos, préfet de Région, pour relayer cette inquiétude auprès du ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume.


Pierre Garcia