À l’occasion de l’assemblée générale de l’Agence de développement touristique (ADT) de l'Ardèche, le président Jean-Yves Meyer présente les défis à venir pour le secteur.

« Faire évoluer l’image de l’Ardèche »
Le président de l'ADT, Jean-Yves Meyer, est aussi maire d'Aubenas et conseiller départemental, en charge du tourisme.

Lors de son assemblée générale, l’ADT a évoqué son souhait de développer le tourisme dans d’autres zones du département, quel est l’enjeu pour le secteur touristique ardéchois ?

Jean-Yves Meyer, président de l’ADT : « Traditionnellement, dans les esprits, l’activité touristique en Ardèche, c’est plutôt au sud. Ça correspond à l’image du département pour le grand public et à la marque Ardèche, bien connue en France. Il n’en demeure pas moins que le reste du territoire, comme le nord ou la montagne, a aussi beaucoup d’atouts touristiques ! L’idée est donc de rééquilibrer tout ça, en passant par la communication, le développement de structures d’accueil, etc. Il faut faire en sorte que les visiteurs découvrent toutes les beautés de l’Ardèche et qu’ils ne se cantonnent pas simplement à aller dans les Gorges. »

La question de l’eau est aussi prégnante dans les réflexions actuelles, pour tous les secteurs. Faut-il limiter le tourisme dans le sud du département pour une meilleure gestion et répartition de la ressource ?

J-Y M. : « L’eau est un sujet primordial, il faut qu’on réfléchisse à la manière de l’utiliser et de la consommer. Mais à mon sens, il n’y a pas d’utilisateur prioritaire. Le tourisme, c’est aussi l’économie : 750 millions d'euros de chiffre d’affaires pour l’Ardèche, presque 10 000 emplois fixes sans compter les saisonniers. C’est un secteur qui ne doit pas être ni sacrifié, ni négligé. Cela dit, il faut qu’on travaille à ce que le monde du tourisme puisse se passer de cette dépendance à l’eau. Par exemple, en menant des actions pour communiquer sur autre chose que la baignade, les canoës et faire évoluer l’image de l’Ardèche. »

L’agriculture, a-t-elle une carte à jouer pour répondre à ces défis ?

J-Y M. : « L’agriculture dans son ensemble est déjà un pilier économique qui contribue à l’image de l’Ardèche. Quand on pense Ardèche, on pense nature sauvage, randonnée, vélo. Mais l’Ardèche, c’est aussi le terroir, les paysages façonnés par l’Homme et donc les paysans. Et il y a bien sûr la gastronomie, sur laquelle on veut aussi mettre l’accent. Et avec les produits ardéchois, le monde agricole a toute sa place au sein de la réflexion sur l’évolution du tourisme en Ardèche. »

Propos recueillis par Pauline De Deus

2022, une année record
Un plan tourisme allant dans le sens de l'évolution souhaitée par l'ADT devrait être signé prochainement en Ardèche. Crédit : Arnaud 25.
FRÉQUENTATION

2022, une année record

Après deux années de creux, liées au Covid, le secteur touristique a fait le plein en 2022 avec près de 15 millions de nuitées enregistrées.

Une hausse de 15 % par rapport à 2021, et même de 10 % par rapport à 2019… « On a eu une saison vraiment excellente », se félicite Jean-Yves Meyer, le président de l’ADT. La clientèle étrangère était notamment de retour, avec une hausse de 75 % des touristes allemands (surtout au printemps) et de 50 % pour les Hollandais (en été) par rapport à l’année précédente. La clientèle française et régionale était bien sûr au rendez-vous tout au long de l’année (+ 3 % en 1 an). L’activité touristique a toutefois été fortement impactée par les canicules et sécheresses de l’été 2022.