SOMMET DE L’ÉLEVAGE
« Nous avons besoin d’être soutenus politiquement ! »

La relève en action, paroles à Henri Ferret, éleveur installé en plein cœur du Livradois-Forez.

« Nous avons besoin d’être soutenus politiquement ! »
Henri Ferret un éleveur bien dans ses bottes, installé en plein cœur du Livradois-Forez. ©Pamac

La passion mais pas que…

Installé depuis le 1er mars 2023 en Gaec avec son père à Ambert, dans le Puy-de-Dôme, Henri Ferret y élève des vaches laitières, allaitantes, des veaux et des brebis. À tout juste 20 ans, il n’a pas choisi ce métier par hasard, mais bien par passion, comme une évidence, convaincu qu’au-delà des difficultés, l’élevage est une voie d’avenir et d’épanouissement à condition de gagner en rentabilité : « Pour pallier le renouvellement des générations, on ne pourra pas compter uniquement sur les personnes qui ont été biberonnés au métier. Il faut que nos élus montrent qu’ils croient en notre agriculture. On se bat aujourd’hui pour obtenir des contrats de nos industriels dans le cadre de la loi Égalim. Nous attendons un soutien franc et massif des pouvoirs publics sur ce dossier-là. La loi existe, il faut la faire appliquer. La contractualisation sécurise toutes les parties prenantes et apporte de la visibilité ».

Le regard de la société

Face aux attaques répétées dont l’élevage fait les frais, Henri Ferret estime qu’il convient de bien faire la part des choses : « La société aime ses agriculteurs. Il y a une minorité de gens qui accable l’agriculture, et les médias parisiens ont une fâcheuse tendance à déformer les choses. Dernièrement, un ouvrier EDF est venu installer un compteur chez moi et il m’a dit merci beaucoup sans vous, on ne serait rien. Cela fait plaisir. Il était conscient que c’est grâce à notre travail qu’il peut continuer à manger des produits qui viennent de France. Tout comme nos concitoyens, il serait temps que nos politiques mesurent que notre souveraineté alimentaire recule, et qu’il faut redresser la barre ».

Vous voyez-vous encore éleveur dans vingt ans ?

« Le métier d’éleveur, on n’en a jamais fait le tour, on a toujours des choses à découvrir et à innover. J’ai pas mal de projets en tête et j’espère qu’ils aboutiront ».

Propos recueillis par Sophie Chatenet