ELEVAGE
Erosion chez les bovins et stabilité chez les caprins et les ovins

L’établissement de l’élevage interdépartemental organisait mardi 12 octobre son comité d’orientation à Brignais (Rhône). Les représentants des organisations professionnelles des cinq départements concernés ont fait le point sur l’évolution des différents cheptels.

Erosion chez les bovins et stabilité chez les caprins et les ovins
Gilles Chomienne, responsable de service à la chambre d’agriculture de la Loire en charge du suivi du dossier de l’EDE. ©Simon Alves

Le Rhône, la Loire, l’Ardèche, la Drôme et l’Isère. Depuis 2016, l’Etablissement de l’élevage (EDE) interdépartemental, porté et agréé par la chambre départementale d’agriculture de la Loire, réunit les représentants de chacun de ces départements et des organisations professionnelles impliquées dans la filière. Mardi 12 octobre, l’association se réunissait pour son comité d’orientation à Brignais, dans les locaux de la chambre d’agriculture du Rhône. L’organisation, créée pour centraliser et mettre en œuvre des règles d’identification des animaux, le recensement des exploitations et la certification des parentés bovines, accueillait pour la première fois l’Isère, qui a rejoint l’EDE en 2019. « Nous avons réalisé un premier audit auprès de la Draaf en 2020 et un second pour notre système de management de la qualité en octobre », a expliqué Gilles Chomienne, responsable de service à la Chambre d’agriculture de la Loire en charge du suivi du dossier de l’EDE. Concernant l’activité globale de l’EDE, Gilles Chomienne a pointé l’impact de la crise sanitaire : « Il a fallu s’adapter et subir des délais postaux anormaux sur certaines zones mais nous avons réussi à maintenir le service ». L’association a aussi mis l’accent sur le « gros travail » effectué en lien avec le Groupement de défense sanitaire (GDS) pour « éradiquer la BVD » grâce aux boucles dédiées. « C’est un système qui fonctionne plutôt bien » a salué à ce sujet Gilles Chomienne.

Evolutions disparates selon les cheptels

Le comité d’orientation a par ailleurs permis de faire le point sur l’évolution des cheptels enregistrés au fichier d’identification des animaux pour l’EDE. Côté bovins, sans surprise, l’érosion se poursuit depuis plusieurs années. Fin 2020, l’Etablissement de l’élevage comptait environ 8 200 exploitations bovines actives. Depuis 2018, leur nombre a diminué de 5 %. C’est en Isère que cette baisse est la plus élevée avec 6,7 % d’élevages en moins, contre une baisse de 3,7 % en Ardèche. Le nombre de bovins suit lui aussi une courbe descendante avec 4,7 % de têtes de bétail en moins. « Jusqu’à cinq ou six ans auparavant, la baisse du nombre d’exploitations se compensait par l’augmentation du nombre de bovins par exploitation, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui », a détaillé Gilles Chomienne. Sans surprise, les naissances, au nombre de 263 000 en 2018, chutent aussi. On en a comptabilisé 252 000 en 2020. Chez les ovins et les caprins, si la baisse s’observe aussi, elle est en revanche plus modérée. L’EDE comptait l’an passé 6 000 exploitations, soit une baisse de 1,6 %. « Nous avons de tous petits détenteurs qui passent au travers. On peut en avoir qui passent au travers dans les départements, mais globalement, nous sommes plutôt stables », a noté Gilles Chomienne. Pour finir, l’association a également fait le point sur les notifications électroniques. Seuls 50,4 % des détenteurs bovins y passent. Chez les ovins et caprins, c’est encore pire avec 14 % des exploitations concernées. Alors que la dématérialisation s’accélère d’un point de vue réglementaire, l’EDE espère développer à l’avenir ce mode de notification pour en faire bénéficier l’ensemble des éleveurs.

Simon Alves