Formation en maraîchage
« Il y a plein d’aspects sur lesquels progresser ! »

De novembre 2021 à janvier 2022, la Chambre d’agriculture de l’Ardèche organise des formations sur différentes thématiques relatives au maraîchage bio. Retour d’expériences d’anciens stagiaires qui ont participé aux dernières sessions de formation.

« Il y a plein d’aspects sur lesquels progresser ! »
Bérénice Bois de La Ferme Commune à Saint-Symphorien-sous-Chomérac a participé à une formation sur la conduite des tomates en bio en 2020/2021.

Installés depuis un peu plus de 2 ans à Saint-Symphorien-sous-Chomérac (Gaec La Ferme Commune), Bérénice Bois et ses trois associés élèvent une soixantaine de brebis pour la transformation fromagère et produisent des légumes de plein champ et sous serre en agriculture biologique, vendus en circuits courts. La jeune femme a suivi une formation avec la Chambre d’agriculture de l’Ardèche sur la saison 2020/2021 concernant l’amélioration technique de la production de tomates bio. « En soi, faire pousser des tomates n’est pas compliqué, mais avec un technicien, on se rend compte qu’il peut se poser plein de soucis, sur le plan sanitaire ainsi qu’en matière de rendement », constate Bérénice Bois, qui dispose d’un hectare de cultures maraîchères dont 1 200 m2 sous serre.

Des échanges constructifs

Sa formation lui a permet de bénéficier d’un accompagnement théorique en groupe d’une journée, ainsi qu’une journée en champ, centré sur la conduite de ce type de production. Un temps de formation « très intéressant, où l’on m’a recommandé de blanchir les serres et d’arroser par aspersion par exemple pour ramener de l’hygrométrie et baisser la température quand il fait trop chaud, et ainsi améliorer le fonctionnement physiologique des plantes et éviter qu’elles ne chopent du mildiou », indique Bérénice Bois. Clarisse Sapet de l'Earl Les Serres de Bargay à Colombier-le-Vieux a suivi également cette formation, ainsi qu'une seconde sur l'amélioration de l'irrigation en maraîchage : « Les échanges sont toujours constructifs et orientent la formation suivant les attentes des différents participants et suivant les problématiques rencontrées sur nos fermes », explique-t-elle. « Cela m'a permis de me "mettre à la page", d'être plus vigilante sur la détection de certaines maladies et ravageurs, d'acquérir une meilleurs gestion du "climat" sous serre (ventilation, blanchiment des plastiques ...), tester de nouvelles variétés jamais produites sur notre ferme. »

Un réel appui technique et professionnel

Bérénice Bois ajoute : « Le maraîchage demande de la formation, il y a de nombreux paramètres à maîtriser, des choses qui évoluent. Je me suis rendu compte qu’il valait mieux planter plus tard que ce que nous faisions, pour ne pas prendre trop risques et éviter les soucis sanitaires. On a tendance à utiliser beaucoup de variétés anciennes aussi, qui ne sont pas forcément très productrices, donc il est conseillé de diversifier ses variétés de tomates ». Cette formation Chambre a sensibilisé également sur les ruches à bourdons pour polliniser les tomates. « Il y a plein d’aspects sur lesquels progresser ! », constate Bérénice Bois, qui suit volontiers des formations en périodes creuses. « Avec tous les enjeux sanitaires, et climatiques actuels, ce style de formations nous permet d'avoir un réel appui technique et professionnel », confirme Clarisse Sapet. « En agriculture biologique, je trouve ce soutien indispensable. En tant que maraîchers, nous cultivons beaucoup d'espèces en même temps, une formation comme celle-ci permet d'avoir une connaissance plus poussée de la culture et de la rendre plus productive en terme de quantité et de qualité. »

A.L.

« Construire des formations en réponse aux besoins »
Renaud Pradon.

« Construire des formations en réponse aux besoins »

Questions à / Renaud Pradon, responsable d’équipe productions végétales et coordinateur régional en agriculture biologique.

Comment choisissez-vous les formations en maraîchage proposées ?

Renaud Pradon : « Les thèmes de formation sont choisis via des sondages (mail, groupe WhatsApp) et à la suite des avis exprimés par les stagiaires des formations précédentes ou les agriculteurs rencontrés. C'est le cas par exemple pour la formation "se diversifier avec les légumes de plein champ", que nous organisons à la suite de plusieurs demandes d'arboriculteurs sinistrés à cause gel du printemps 2021 et qui souhaitaient mettre en place des ateliers légumes.

Différents dispositifs de recueil des besoins en formation sont également mis en place et permettent de construire des formations en réponse aux besoins. »

Quelles sont les modalités de formation proposées ?

R.P. : « Les formations sont organisées en salle, avec des intervenants reconnus et très expérimentés qui sont en contact quotidien avec de nombreux maraîchers (bio notamment).  Des visites et des témoignages sont également proposées lorsque le sujet s'y prête. »