RÉCOLTE
Adapter les matériels de fauche au type de couvert prairial

SC avec Arvalis
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Depuis plusieurs années, Arvalis conduit des expérimentations sur la récolte de l'herbe. Si la période de récolte impacte la qualité du fourrage, le matériel utilisé également. Tour d’horizon.

Adapter les matériels de fauche au type de couvert prairial
Les matériels au banc d’essai d’Arvalis.

En France aujourd’hui, il existe essentiellement trois types de faucheuses :

  • Les faucheuses rotatives « à plat » ou « classique ». Ces outils sont constitués d’un lamier avec des assiettes, portant deux à trois couteaux, qui tournent à grande vitesse. Le seul effet mécanique produit sur le fourrage est donc un sectionnement de la tige par les couteaux.
  • Les faucheuses conditionneuses à fléaux ou à doigts. En plus du lamier portant les couteaux, ces faucheuses disposent d’un système de conditionnement du fourrage, en l’occurrence, des fléaux ou doigts. Ces derniers sont disposés sur un axe horizontal, à la sortie du lamier ; ils tournent à grande vitesse et « frappent » le flux de fourrage avant son éjection. Ces matériels ont été principalement conçus pour accélérer le séchage des graminées, en grattant la cuticule et en déchirant les tiges afin de faciliter l’évacuation de l’eau.
  • Les faucheuses conditionneuses à rouleaux (en matière plastique ou en acier). Ces matériels sont conçus spécifiquement pour produire un effet mécanique de pliage et d’écrasement des tiges de fourrages, toujours pour faciliter la sortie de l’eau.

Ces trois types de matériels se distinguent par leur agressivité vis-à-vis du fourrage. En situation de légumineuses dominantes voire pures, les conditionneuses à doigts ou fléaux sont déconseillées. Des pertes mécaniques (feuilles brisées non récoltables) allant jusqu’à 10 % de la biomasse initiale ont été enregistrées lors de la seule opération de fauche. Ces pertes concernent quasi exclusivement les feuilles, riches en protéines et en énergie. Puis, du fait du conditionnement agressif, une partie des feuilles détachée est piégée dans l’andain après la fauche. Lors des opérations ultérieures de fanage et andainage, ces feuilles seront également perdues. Si toutefois une faucheuse conditionneuse était utilisée sur légumineuses, il importe d’en réduire au maximum l’agressivité (réduction de régime du conditionneur, effacement des peignes, desserrage de la tôle située à l’aplomb du conditionneur).

Optimiser le séchage

Sitôt après la fauche, l’eau s’évacue par les stomates de la plante encore ouverts. La surface d’exposition du fourrage au vent et aux rayons du soleil est alors déterminante. Pour répondre à cet objectif, l’utilisation de faucheuse à plat ou faucheuses conditionneuses munies du système d’éparpillement large permettent de répartir le fourrage sur environ 80 à 90 % de la surface fauchée. En revanche, avec les faucheuses conditionneuses produisant des andains étroits (30 à 40 % de la surface fauchée), il est nécessaire de faner au plus vite après la fauche pour répartir le fourrage. Ce n’est que lors de la deuxième phase de séchage (lorsque la teneur en matière sèche passe au-dessus de la barre des 40 %), que l’effet du conditionnement s’exerce. L’eau sort alors par les points de sortie créés par celui-ci, essentiellement par les tiges.

SC avec Arvalis

Graphique
Évolution de la teneur en MS de la luzerne (en %) durant les 20 heures qui suivent la fauche en fonction de l'étalement et du conditionnement du fourrage. (Luzerne pure, 2e cycle, 6 semaines de repousse, 4,05 (+/- 0,2) t MS/ha sur pied,