MYRTILLE SAUVAGE
Une maigre récolte cette année encore

Mylène Coste
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MYRTILLE SAUVAGE / Les cueilleurs de myrtille sauvage achèvent la saison avec un maigre butin. Cette année encore, la perle bleue de l’Ardèche s’est faite rare.

Une maigre récolte cette année encore
Les landes à myrtilles parées de leurs plus belles couleurs, à Montivernoux. ©Nicolas Dupieux

Les quelques pluies du mois de mai leur avaient fait espérer une belle récolte. Mais les landes à myrtilles demeurent capricieuses, une fois de plus. « On aura tout juste le quart d’une récolte normale, moitié moins par rapport à l’an dernier, déplore Baptiste Teyssier, producteur à Mézilhac. Sur mes 30 à 40 ha de landes, entre 800 et 1 350 m d’altitude, c’est à peine si je récolterai 5 t, contre 10 t en 2019, qui n’était pas non plus une grosse année. Nous avons le potentiel pour une vingtaine de tonnes. »

Même constat pour François Blache, producteur à Marcols-les-Eaux : « Globalement, on devrait faire entre 20 et 30 % d’une année normaleCes dernières années, nous avons connu plusieurs aléas climatiques. Les sols semblent encore fatigués ». Baptiste Teyssier ajoute : « Les myrtilles ne se sont pas bien développées. Elles ont subi une coupure de sève qu’il est difficile d’expliquer, nous n’avons pas vraiment souffert du sec cette année. Au contraire, l’année est plus humide que l’an passé, ce qui attire la drosophila suzukii. Un véritable fléau pour les producteurs, insiste-il. Il faudrait vraiment que la recherche avance sur la lutte contre ce ravageur, qui met en péril l’avenir de la myrtille sauvage mais également d’autres petits fruits. »

La perle bleue toujours très convoitée

Si la myrtille se fait rare, la demande est bien là. « La myrtille sauvage est bien valorisée, souligne Baptiste Teyssier. Pour ma part, je la vends autour de 7,50 à 8 € le kilo en bio, à des transformateurs (pâtissiers notamment) mais également un peu en direct et à des revendeurs locaux. Le kilo de myrtille est bien mieux rémunéré que le kilo d’agneau, et ce petit fruit reste un bon complément de revenu à côté de mes autres productions : pomme de terre bio (mona lisa et dalida), élevage ovin viande et bois de chauffage. La myrtille représente 30 à 40 % de mon chiffre d’affaires. » La perle bleue, qui se récolte entièrement à la main, est aussi créatrice d’emplois. Cette année, neuf cueilleurs ont par exemple porté main forte à Baptiste Teyssier pour la récolte de la baie emblématique des Monts d’Ardèche.

Mylène Coste

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ÉVÈNEMENT / Le marché de la myrtille est maintenu
De nombreuses préparations à base de myrtilles sauvages seront proposées lors du marché de la myrtille de Mézilhac.

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Organisé par l’association La Myrtille Sauvage d’Ardèche et le Parc des Monts d’Ardèche, le traditionnel marché de la myrtille se tiendra à Mézilhac le samedi 1er  août.

Le marché de la Myrtille regroupera cette année 22 exposants, producteurs et transformateurs locaux. « Avec une toute petite récolte cette année, la myrtille fraîche risque de manquer mais les visiteurs pourront retrouver de très nombreux produits confectionnés à base de myrtilles sauvages, indique François Blache, président de l’association La Myrtille Sauvage d’Ardèche. Compte tenu de la situation sanitaire liée au Covid-19, les animations habituellement proposées (randonnées, démonstration de cueillette, jeux en bois) ainsi que la buvette sont annulées. »

 

Baptiste Teyssier, producteur et jeune maire de Mézilhac

Baptiste Teyssier, producteur et jeune maire de Mézilhac
Baptiste Teyssier, producteur et jeune maire de Mézilhac.