LUSSAS
Pistachiers : des variétés adaptées aussi bien au sec qu’au froid

Horticulteur et pépiniériste spécialisé notamment sur les plantes pour jardin sec, Éric Lapierre s’est lancé dans la production de pistachiers destinés à la diversification agricole qui ne nécessitent pas d’irrigation.

Pistachiers : des variétés adaptées aussi bien au sec qu’au froid
Installé en Earl à Lussas, Éric Lapierre s’est lancé dans la vente de pistachiers destinés à la production de fruits avec l’idée de proposer des variétés adaptées au climat des producteurs du sud de la France. ©AAA-AL

Installé en Earl à Lussas, Éric Lapierre est spécialisé dans la vente de plants de cultures vivrières en agriculture biologique et de plantes vivaces et arbustes résistants à la sècheresse, communément utilisés pour les jardins secs. Ces plantes, dites « chameaux » en raison de leur faible besoin en eau et en engrais, s’adaptent très bien au climat sec, à la chaleur, aux terrains pauvres, secs et caillouteux. Elles sont aussi réputées pour perdurer durant toute l’année et fleurir l’été ! Une passion cultivée par ce pépiniériste depuis les années 1990. « L’idée est de produire des plantes adaptées au climat et à de faibles besoins hydriques. Nos impératifs sont qu’elles soient résistantes au chaud, au sec, au froid également et qu’elles fleurissent l’été », explique Éric Lapierre. « Nous recherchons en permanence les bonnes plantes et constatons que la tendance des jardins secs s’accélère aujourd’hui. Notre avantage est que nous travaillons certaines plantes depuis plus de 20 ans dont les cistes, ces arbustes méditerranéens qui résistent bien à la sécheresse. »

Une production « éclectique et diversifiée »

Fuschia de Californie (Epilobium Canum), sauge ou lavande d’Afghanistan (Perovskia), plumbago de Chine (Ceratostigma), onagre (Oenothera), germandrées… Comptant 2 hectares en production dont 6 000 m2 couverts, sa pépinière propose une quarantaine de variétés de plantes vivaces, sous arbrisseaux et arbustes pour jardin sec, ainsi que des couvre-sols persistants.

Une production « éclectique et diversifiée » pour laquelle « nous essayons de produire au maximum les plantes que nous commercialisons, dans un esprit de circuit court », ajoute Éric Lapierre. « Pour certaines plantes, nous sommes en autonomie totale. »

Il a d’ailleurs développé deux magasins de vente directe, destinés plus particulièrement au grand public, à Ruoms et Lavilledieu sous le nom « Les Jardins d’Élise ». « Nous ne travaillons quasiment plus avec des jardineries. Notre production est d’abord destinée à nos propres jardineries et aux marchés des Vans et de Joyeuse où nous sommes présents. Nos clients sont essentiellement des particuliers, des paysagistes et des collectivités. »

Des arbres principalement greffés à la variété Térébinthe

Ces dernières années, il s’est lancé dans la vente de pistachiers destinés à la production de fruits avec l’idée de proposer des variétés adaptées au climat des producteurs du sud de la France. « De l’intérêt que je porte sur les plantes sèches, sur les oliviers, je me suis mis à m’intéresser aux pistachiers, puis au contact de professionnels désireux de trouver des variétés adaptées au climat, jardineries ou agriculteurs, j’ai commencé à en cultiver. »

Ses pistachiers sont majoritairement greffés sur la variété Térébinthe. « Une variété endémique dans le sud de la France et de l’Ardèche, peut-être aussi dans la vallée du Doux, qui fructifie à l’automne et possède un feuillage bien rouge, proche de celui du noyer », indique Éric Lapierre. « On en trouve sur des garrigues calcaires et sèches. C’est un arbre adapté au climat qui a une capacité de résistance au sec très forte et qui résiste bien au froid. »

Des variétés à floraison tardive

Une vingtaine de variétés de pistachiers sont accessibles sur le marché. Éric Lapierre vend, quant à lui, essentiellement les variétés femmes Kerman et Sirora, et la variété mâle Peters. Elles sont toutes à floraison tardive pour éviter le risque de gel et sont cultivées en pot de 40 cm de profondeur afin de favoriser un enracinement profond. « Les plantes de jardin sec ont besoin de 100 mm d’eau par an en moyenne et assurent leur survie à travers un système racinaire puissant. Il faut donc préparer au mieux le terrain avant la plantation, en labourant profondément car plus la terre est remuée, plus le passage des racines sera facilité, et veiller à ce qu’il n’y ait pas d’accumulation d’eau dans les sols », explique-t-il. La variété Térébinthe apprécie d’ailleurs particulièrement les terrains en pentes ou caillouteux. « Elle est aussi intéressante pour notre climat car elle a un besoin en froid important pour la floraison », ajoute l’horticulteur.

En dehors du rapport qualité/prix, Éric Lapierre choisit ses plants en fonction de leur taille, de leur forme et de leur dureté : « Une plante qui a poussé plus lentement va avoir des entre-nœuds plus courts et un port plus rigide, signes de qualité ».

A.L.

Les plantes et arbustes pour jardin sec, dites « chameaux » en raison de leur faible besoin en eau et en engrais, s’adaptent très bien au climat sec, à la chaleur, aux terrains pauvres, secs et caillouteux. ©AAA-AL