AGROMÉTÉO
Soleil et douceur en février

Pierre Garcia
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Tout au long du mois de février, une grande douceur a perduré et le soleil s’est montré généreux. De leur côté, les précipitations ont été plutôt limitées pour la saison sur la majeure partie du pays. Seuls quelques passages perturbés dans la moitié nord sont venus interrompre par instants ces bonnes conditions météorologiques.

Soleil et douceur en février
Avec une température moyenne de 8,1 °C, l’excédent moyen dans l’Hexagone est de 2,4 °C sur le mois de février. ©SD

Comme un air de printemps avant l’heure ! C’est le sentiment qu’ont eu bon nombre de Français tout au long de ce mois de février qui a affiché des conditions météorologiques très agréables. Côté températures, le dernier bulletin de La Chaîne Météo classe ce mois de février comme le plus doux de cet hiver avec une température moyenne de 8,1 °C pour un excédent moyen sur l’Hexagone de 2,4 °C. D’après Météo France, les températures sont restées au-dessus des normales sur la quasi-totalité du mois. Les températures moyennes ont dépassé de 1 à 3 °C les normales sur la quasi-totalité du pays. Elles ont été plus proches des valeurs de saison sur le centre de la Corse mais par endroits, elles se sont situées 3 à 4 °C au-dessus des normales de saison de l’Alsace aux Hauts-de-France et localement de la Franche-Comté aux Cévennes et sur la façade orientale de la Corse. Les températures minimales ont été supérieures aux normales de 1 à 3 °C sur l’Hexagone, jusqu’à 4 °C en Alsace, en Lorraine et sur l’ouest du Pas-de-Calais. Elles ont été proches des normales voire légèrement inférieures aux normales en Corse et dans les Hautes-Pyrénées. Météo France relève que les gelées ont été moins fréquentes qu’à l’ordinaire avec moins de dix jours en plaine, excepté localement du Nord-Est au Poitou et au Limousin. Les températures maximales se sont, elles, situées 1 à 2 °C au-dessus des normales sur la façade Atlantique mais jusqu’à 5 °C d’excédent en plaine d’Alsace et localement sur l’est de la Haute-Corse. En moyenne sur le mois, les maximales ont été près de 3 °C au-dessus des normales. Cela positionne ce mois de février 2022 au cinquième rang des plus chauds sur la période 1973-2022. Février 2022 se classe aussi parmi les dix mois de février les plus doux depuis cinquante ans. La Chaîne Météo souligne de son côté que sur les vingt dernières années, seul le mois de février 2018 s’est situé en-dessous des normales de saison.

Un déficit global de précipitations

D’après Météo France, les passages pluvieux ont été plus fréquents sur la moitié nord du pays en février. La pluviométrie de ce deuxième mois de l’année a toutefois été déficitaire sur la quasi-totalité du pays. En moyenne en France, le déficit a dépassé les 30 %. Les cumuls ont été globalement inférieurs à 50 mm. Le nombre de jours de pluie, souvent inférieur à dix sur l’Hexagone, n’a pas dépassé trois jours sur le pourtour méditerranéen et la Corse. La pluviométrie a fréquemment été déficitaire de 20 à 50 % des Pyrénées au Nord-Ouest ainsi que de l’Auvergne à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le déficit pluviométrique a même dépassé 75 % sur l’est de la Corse et la quasi-totalité du Languedoc-Roussillon, jusqu’à 98 % à Perpignan (Pyrénées-Orientales), relève La Chaîne Météo. Les cumuls ont été plus proches de la normale du centre de Rhône-Alpes à l’est de la Franche-Comté mais aussi de l’Alsace aux Hauts-de-France. Ponctuellement, la pluviométrie a toutefois excédé la normale de 10 à 25 % sur la pointe du Cotentin et le nord de la Lorraine, jusqu’à 80 % sur le massif des Vosges avec notamment 342,7 mm à Sewen (Haut-Rhin). Ce mois de février peu arrosé fait partie des quinze mois de février les plus secs depuis 1900, même s’il reste très loin du mois de février 2012 qui est apparu déficitaire de près de 80 %.

Un ensoleillement excédentaire sur l’Hexagone

Peu de nuages bas, des après-midis ensoleillés… En ce mois de février, l’ensoleillement a été excédentaire de plus de 10 % sur la majeure partie du pays et de plus de 25 % sur un vaste quart Nord-Est, explique Météo France. Les durées d’insolation ont globalement excédé la normale de 10 à 25 % notamment dans le Nord-Est et les régions du Centre où le soleil a brillé abondamment. L’ensoleillement a même dépassé la normale de 25 à 50 % dans plusieurs secteurs, notamment en région Auvergne Rhône-Alpes où Lyon (Rhône) a par exemple bénéficié de 162 h d’ensoleillement sur le mois. Avec 142 h de soleil, Mâcon (Saône-et-Loire) en région Bourgogne-Franche-Comté a également été gâtée. Mais le record revient ce mois-ci à la capitale, Paris, où La Chaîne Météo a relevé un pic d’ensoleillement de 51 % par rapport aux normales de saison. Les données enregistrées ont été plus proches des valeurs de saison du Cantal à la Corrèze et au nord du Midi-Pyrénées et des Charentes à l’ouest de la Bretagne. Le Finistère a affiché un déficit de plus de 10 %, jusqu’à 25 % sur la ville de Brest avec seulement 58 h de soleil sur le mois.

Bain de soleil en Auvergne Rhône-Alpes

Si en février 2012, une période de froid s’abattait sur la région Auvergne Rhône-Alpes avec une moyenne de -2,8 °C soit 5,1 °C sous la norme, dix ans après, la température moyenne agrégée sur le mois s’est affichée à 4,6 °C soit un excédent de 2,3 °C par rapport à la normale, relève Météo France. Exceptés le 1er et le 12 puis du 25 au 27, les températures moyennes quotidiennes ont toutes été au-dessus des normales sur le mois. Les 17 et 18 sont apparus comme les jours les plus chauds du mois avec 7 à 8 °C de plus que la moyenne. Minimales et maximales agrégées sont également apparues plus élevées que d’ordinaire, avec respectivement + 1,8 et + 2,9 °C. Affichant un cumul agrégé de 59,1 mm, février s’est révélé plus sec que d’habitude avec un déficit de 20 %. Néanmoins, certaines zones ont été plus arrosées, en témoigne par exemple l’excédent de 40 % observé en Isère, et même plus de 50 % du nord de l’Ardèche à la plaine de Bresse. Seul le Cantal a atteint son quota habituel. En haute montagne, le risque d’avalanche est resté élevé quasiment tout le mois. Sur le reste de la région, il a rarement neigé en-dessous de 700 à 800 m. Le 15, quelques giboulées ont fait leur apparition à Aurillac (Cantal), et 10 à 15 cm sont tombés sur les massifs auvergnats. Côté Alpes, le 22 février aux Arcs (Savoie), une véritable tempête de neige s’est abattue pendant plusieurs heures, apportant avec elle de nombreux flocons et un vent assez violent, rapporte aussi La Chaîne Météo.

Douceur et soleil en Bourgogne-Franche-Comté

Côté Bourgogne-Franche-Comté, février a débuté avec un temps perturbé sur les deux premiers jours. Les conditions météorologiques se sont ensuite progressivement améliorées. Il a néanmoins plu le 4 puis le 6, une première tempête traversant la région avec des vents parfois violents. Mais à partir du 7 et ce jusqu’au 13, un temps anticyclonique s’est installé durablement, apportant avec lui sécheresse et ensoleillement avec des gelées matinales et des températures assez douces, proches de 10 à 15 °C en plaine durant la journée. Cet anticyclone n’a pas pour autant empêché des précipitations le 10 sur l’est de la région. À partir du 14 et jusqu’au 24, le temps est resté perturbé, avec des nuages plus nombreux et des pluies assez fréquentes mais plutôt en faibles quantités, relève Météo France. Le 18, la tempête Eunice a traversé la région après avoir déjà perdu une partie de son intensité. À partir du 25, l’anticyclone a fait son retour avec un temps bien ensoleillé et des températures assez douces en journée après les petites gelées matinales.

Pierre Garcia

Ensoleillement mensuel
NAPPES

Des niveaux décevants pour le mois de février

Le manque de précipitations efficaces à partir de janvier a fait baisser le niveau des nappes réactives. Les nappes inertielles sont demeurées en hausse ou stables mais la recharge a fortement ralenti. Si l’étiage de l’automne 2021 était peu sévère, la situation du mois de février est apparue peu satisfaisante avec des niveaux comparables voire plus bas que les moyennes mensuelles. Cela s’explique par une recharge 2021-2022 pour l’instant limitée qui a engendré une dégradation de la situation durant le mois de février. Seules les nappes inertielles du Bassin parisien, du Bassin Artois-Picardie et des formations fluvioglaciaires du Rhône ont observé des niveaux plus favorables, proches ou plus hauts que les moyennes mensuelles. En mars, suivant la pluviométrie, la recharge pourrait reprendre sur les secteurs arrosés et la situation pourrait alors s’améliorer. Dans le cas contraire, la vidange pourrait se poursuivre sur les nappes réactives et se généraliser aux nappes inertielles.