Vendredi 26 mai, l'Asa de Vert, a inauguré la rénovation de ses réseaux et de sa station de pompage. Un investissement nécessaire, mais loin d'être suffisant pour assurer la pérennité de l'irrigation nord ardéchoise.

Asa de Vert : des rénovations mais pas de sécurisation
Le président de l'Asa, Marc Duclaux, a coupé le ruban en compagnie des élus régionaux Emmanuel Ferrand et Virginie Bonnet-Ferrand et de la députée Laurence Heydel Grillere.

C'est l'un des premiers réseaux d'irrigation ardéchois... À Vernosc-lès-Annonay, le lac de Vert est né il y a plus de cinquante ans et il permet, aujourd'hui encore, de faire vivre une vingtaine d'exploitations, arboricoles pour la plupart (65 ha), mais aussi de surfaces fourragères (20 ha) et de maraîchage (plus de 3 ha). 

110 bornes, 195 compteurs et une station de pompage nouvelle génération : un chantier colossal qui était essentiel au maintien du réseau à long terme et à la réduction des besoins en énergie et en eau. L'enveloppe de subvention de 459 200 euros (Europe et Région à part égale) a notamment permis à l'Asa de financer la moitié du projet, qui était dans les cartons depuis sept ans, comme l'a confié le président, Marc Duclaux.

Le lac peine à se remplir

Mais l'enthousiasme a vite laissé place à l'inquiétude... Alors que l'été approche, l'eau manque encore. Situé à quelques mètres au-dessus de la station de pompage, le lac de Vert, alimenté par les ruisseaux, n'atteint qu'un tiers de sa capacité (120 000 m3 contre une capacité totale de 360 000 m3). 

Pour Valentin Claeys, ingénieur hydraulicien en charge du chantier, une solution pourrait être trouvée à l'avenir, à condition de réunir les fonds. Pour celui qui a aussi travaillé à la modernisation de l'Asa voisine (Andance, Saint-Etienne-de-Valoux, Saint-Désirat), la connexion de ces deux réseaux d'irrigation pourrait permettre d'alimenter le lac de Vert par le biais du Rhône en année sèche. « On a la solution technique, mais pas la solution financière », a-t-il conclu. 

Un appel lancé aux élus

À la tribune, Emmanuel Ferrand, agriculteur et élu régional aux fonds agricoles européens, a proposé à l'Asa de Vert de revoir son projet avec la nouvelle programmation Feader et d'étudier d'autres pistes de financement, telles que FranceAgriMer. De son côté, l'élu d'Annonay Rhône Agglo en charge de l'agriculture, Yves Fraysse, a assuré qu'une étude sur l'irrigation serait prochainement menée à l'échelle de l'agglomération. L'élu communautaire a aussi évoqué d'autres idées, telles que la réutilisation de certaines eaux usées.

Envisagez d'autres solutions, en parallèle de ce projet, un message également porté par la députée de la 2e circonscription de l'Ardèche, Laurence Heydel Grillere. « Le Rhône pourrait perdre un débit important d'ici 40 ans. Il faut aussi penser à d'autres moyens, telles que la récupération des eaux de pluie », a-t-elle suggéré, avant de souligner que l'eau « est une des rares compétences complétement décentralisées. » Le local est donc pour elle l'échelon à privilégier pour défendre ce projet. 

Pauline De Deus