Marché de Langogne : un patrimoine local menacé
Le cours du bovin connaît depuis un peu moins d’un an une hausse inédite. Une aubaine pour les éleveurs laitiers, dont la filière peine à se renouveler. Aux confins de l’Ardèche, de la Haute-Loire et de la Lozère, le marché de Langogne est le dernier marché de France à exercer le coup de sifflet pour lancer les transactions. Il réunit, chaque samedi, les éleveurs du coin. Immersion dans un folklore bien enraciné, mais dont les jours sont peut-être comptés.
Joël Belin, éleveur de 60 vaches laitières Montbéliardes et d’une trentaine de génisses à Coucouron, se tient dans l’encablure de sa porte, ce samedi matin de décembre, quelques minutes avant de partir pour le marché aux petits veaux de Langogne, qu’il ne rate jamais chaque samedi. « Même s’il n’a pas de veau à vendre, il y va », glisse à ses côtés, son épouse Betty. Depuis 1989, le cinquantenaire y vend des petits veaux laitiers. Et pour rentrer dans le monde du marché du veau, il faut d’abord en déchiffrer quelques codes. Ce samedi, l’éleveur y amène deux veaux : un mâle croisé Charolais qui répond au code 39 (chiffre faisant référence au croisement) et un petit mâle Montbéliard, un 46, signifiant sa race. « Les croisés Charolais se vendent plus cher que les veaux de pure race, grâce à une bonne conformation et à leur "culotte" », plus ou moins arrondie, selon les animaux, e...
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