VACANCES

Tourisme rural : une saison pleine d’espoir

Et si l’année 2020 n’était plus qu’un mauvais souvenir, avec l’arrivée de la Covid-19 et un premier confi-nement qui avaient causé bien du tort au secteur du tourisme ? C’est ce qu’espèrent en tout cas les professionnels de ce secteur d’activité. L’année 2021 avait plutôt bien commencé, mais c’était sans compter sur l’annonce de nouvelles mesures de restriction. « Depuis février, nous avions repris espoir avec des taux de réservation revus à la hausse. Mais l’annonce de ce troisième confinement, pendant les vacances de Pâques, nous a conduits à des centaines d’annulations... C’est une nouvelle descente aux enfers », déclare Véronique Duchalais, directrice de Gîtes de France Drôme. Un sentiment partagé par Pascal Bos, président de l’association régionale Auvergne Rhône-Alpes et vice-président de la Fédération nationale des Gîtes de France. « Le 1^er avril, le lendemain de l’annonce du troisième confinement, nous avons enregistré, au niveau national, 50 000 annulations de contrats, soit une perte de 25 millions d’euros (M€). Cela a été un coup dur pour les propriétaires. Pourtant, le début d’année n’avait pas été mauvais, notamment en Isère et dans les Savoie, malgré la fermeture des stations d’hiver. »

Dans l’attente des levées des restrictions sanitaires

Malgré tout, les professionnels du tourisme gardent espoir, et enregistrent peu à peu des réservations pour l’été. « Depuis la mi-avril, nous sentons que les gens commencent à se projeter pour les mois à venir. Pour l’instant, notre chiffre d’affaires est de + 5 % sur le mois de juillet, de - 6 % sur le mois d’août. Mais nous ne sommes pas inquiets, les gens prennent le temps de voir comment les choses évoluent », explique Véronique Duchalais. Même son de cloche pour le réseau Bienvenue à la Ferme, par le biais de son représentant régional Hervé Roux : « Ça commence à bouger. Ce n’est pas encore le grand boom, les gens sont dans l’attente de la feuille de route pour la levée progressive des restrictions sanitaires. Malgré tout, j’ai confiance pour la saison à venir ». Un espoir mêlé de doutes. « Actuellement, en termes de réservations, nous sommes au moins comme à une année dite « normale », voire légèrement au-dessus pour les mois d’été », ajoute Pascal Bos. Quelques incertitudes de-meurent toutefois pour les mois de mai et de juin. « Au niveau des hébergements, tout est prêt. Les interrogations persistent toutefois sur la restauration, les fermes auberges, etc. », prévient Hervé Roux.

La campagne, un choix réfléchi pour les vacanciers français

Cependant, le tourisme rural subira cette année encore l’absence des touristes étrangers : allemands, hollandais, belges, suisses, etc. « Nous espérons donc que la clientèle française aura envie de se mettre au vert », poursuit Véronique Duchalais. Selon Hervé Roux, « avec les fermetures de frontières dans certains pays, il y a de grandes chances que les vacanciers français se déplacent dans nos secteurs ruraux. Comme la vaccination ne sera pas encore totale, ils chercheront certainement le calme, la quiétude, qu’offre l’agrotourisme. Ce sont les tendances qui se dessinent, au même titre que l’an passé à la même période ». Les perspectives d’une mise au vert et d’un attrait pour les territoires ruraux sont donc plutôt bonnes. « Nous espérons un retour à la terre », conclut Pascal Bos alors que Gîtes de France est implanté à 90 % dans les territoires ruraux. Les prochaines semaines seront donc déterminantes pour envisager une saison touristique 2021 vraiment sereine.

Amandine Priolet