ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Past’Aura : une passerelle vers les écoles d'ingénieurs

Isabelle Brenguier
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Présent dans 22 établissements de la région Auvergne Rhône-Alpes, le dispositif « Past'Aura » permet à des élèves de BTS d'intégrer des écoles d'ingénieurs sans passer par des classes préparatoires.

Past’Aura : une passerelle vers les écoles d'ingénieurs
« Past'Aura » est un dispositif qui s'adresse aux étudiants en BTS et BTSA et leur permet d'être accompagnés pour bien préparer leur candidature pour intégrer une école d’ingénieurs. ©Pixabay

Les classes préparatoires sont parfois considérées comme la voie royale pour intégrer les écoles d’ingénieurs et vétérinaires. Ce ne sont pourtant pas les seules. D'autres passerelles existent. Elles permettent à des jeunes qui n'y avaient pas pensé - ou qui n'auraient pas osé - de s'engager dans ces écoles. C'est le cas de « Past'Aura ». Ce dispositif s'adresse aux étudiants en BTS et BTSA et leur permet d'être accompagnés pour bien préparer leur candidature.

Réelle opportunité

Le lycée agricole de La Côte-Saint-André (Isère) a intégré cet appel à projets en septembre dernier pour ses BTS PA « productions animales », APV « agronomie, productions végétales » et Acse « analyse, conduite et stratégie de l'entreprise ». Dans les faits, l'établissement l'avait déjà expérimenté depuis plusieurs années. Notamment quand en 2016 les écoles d'ingénieurs ouvrent certaines de leurs formations en apprentissage à des étudiants de BTS, de DUT et de licences professionnelles. L'équipe enseignante du lycée s'est alors engagée pour aider les jeunes qui le souhaitent à intégrer ces écoles. « Chaque année, nous avons des élèves qui ont le potentiel pour étudier en école d'ingénieurs. Nous les informons de cette possibilité et s'ils sont intéressés, nous les accompagnons dans leur cursus. Après plusieurs années d'engagement, une douzaine de jeunes ont intégré les écoles d'ingénieurs par cette voie. Nous constatons qu'elle constitue une réelle opportunité pour eux. Les épreuves sont certes un peu difficiles, mais accessibles avec une préparation », assure Émilie Fontaine, directrice adjointe du lycée agricole de La Côte-Saint-André. « Le taux de réussite de 78 % que nous enregistrons nous montre tout l’intérêt de ce dispositif », poursuit la responsable. Il est d'autant plus intéressant qu'il permet à l'apprentissage d'être présent dans la totalité d'un parcours, du Bac pro à l'école d'ingénieurs.

Sans contrainte

Concrètement, ces jeunes en classe de BTS sont soutenus par leurs professeurs et travaillent en plus sur leur candidature. De septembre à décembre, ils préparent leur dossier avec projet professionnel, CV et lettre de motivation. Ensuite, de janvier à début mars, ils se concentrent sur l'épreuve écrite. En s'appuyant sur un article de vulgarisation scientifique, les élèves doivent le synthétiser et exposer leur point de vue sur une thématique voisine. En parallèle, ils préparent leur épreuve d'anglais. Enfin, durant le mois de mars, ils travaillent sur les entretiens oraux avec différents professeurs. Comme l'indique Edwige Laffond, professeure de philosophie engagée dans le dispositif, « les élèves engagés sont accompagnés et soutenus mais nullement obligés d'aller au bout de la démarche. Ils utilisent les outils que nous mettons à leur disposition et évoluent librement, sans contrainte. Mais ils doivent fournir un important travail personnel ». Âgé de 20 ans, Florian Lemoine a profité de « Past'Aura » dans le cadre de son BTS Acse l'année dernière, au lycée de La Côte-Saint-André. Avant de s'installer en vaches laitières ou allaitantes, il voulait continuer ses études. Comme il avait le sentiment de disposer de suffisamment de connaissances dans le domaine de l'élevage et qu'il souhaitait aller plus loin en agronomie, il a voulu tenter les concours d'écoles d'ingénieurs. Grâce à la préparation qu'il a eue, il a obtenu son ticket d'entrée pour « Bordeaux Sciences Agro », où il est en première année. Très content de son parcours, il assure que « c'est super de pouvoir rentrer en école d'ingénieurs après un BTS. Même si certaines matières sont un peu difficiles, dans l'ensemble, on arrive à suivre ».

Isabelle Brenguier