PHOTOVOLTAÏSME
Un marché en plein boom

Le tandem bâtiment agricole-photovoltaïsme fonctionne à plein régime. Le relèvement du seuil de puissance permettant, couplé aux aides au raccordement au réseau, est pour beaucoup dans cette situation, en dépit de la hausse du coût des matériaux.

Un marché en plein boom
Le relèvement du seuil de puissance de 300 à 500 kWc a poussé de nombreux agriculteurs à franchir le pas du photovoltaïsme. ©Clef Energies

Il aura été attendu longtemps mais il produit aujourd'hui ses effets : annoncé début 2020, le relèvement du seuil d'appel d'offres pour des projets photovoltaïques sur bâtiment de 300 à 500 Kilowatt crête (kWc) n'aura disposé de ses arrêtés permettant une mise en pratique qu'en octobre 2021. Mais cette décision a eu un effet « booster » indéniable sur un marché où la France a un certain retard à combler. Les chantiers d'installations photovoltaïques sur bâtiments agricoles tournent donc à plein régime actuellement et sont encore stimulées par un autre facteur : l'État a augmenté le soutien financier qu'il apporte aux frais de raccordement de ces installations au réseau électrique. Depuis le début de l'année, ces aides atteignent 60 % du montant, alors qu'elles étaient limitées à 40 % auparavant. Lorsqu'on sait que les frais de raccordement constituent l’un des principaux freins aux installations photovoltaïques sur des bâtiments d'exploitations agricoles, on comprend l'effet positif que cette hausse de l'aide peut avoir. « Le relèvement du seuil de puissance, ajouté à la hausse des aides au raccordement, ont un effet important sur le marché », souligne Bastien Ménage de Clef Energies, une entreprise du secteur basée à Dijon (Côte-d’Or). « Il faut aussi préciser que les tarifs de rachat de l'électricité produite par ces installations a, lui aussi, été revu à la hausse. Tous ces facteurs permettent de compenser la hausse des matières premières à laquelle nous sommes confrontés et qui, sans cela, aurait pu considérablement ralentir le marché. »

80 % des chantiers

Certes, la hausse du prix des matériaux est une réalité avec laquelle les clients et les professionnels du secteur se doivent de composer mais le contexte positif entourant ce marché joue un rôle d'amortisseur. De fait, chez Clef Energies, 80 % des chantiers concernent des installations de puissances comprises entre 100 et 500 kW. « Nous avons aussi une grosse demande sur des bâtiments industriels mais dans ces cas-là plutôt axée sur de l'autoconsommation », précise Bastien Ménage. « Néanmoins, sur les bâtiments agricoles, l'autoconsommation se développe bien, mais la revente du surplus d'énergie produit reste encore importante. » D'une année sur l'autre, l'entreprise a doublé son chiffre d'affaires, elle compte quarante salariés dont quatre chargés d'affaires uniquement dédiés au marché du secteur professionnel agricole et elle cherche même actuellement à recruter une dizaine de techniciens, notamment pour assurer des missions de maintenance. C'est aussi par ces aspects là qu'on comprend à quel point le marché s'avère porteur. « La situation internationale agit aussi comme un révélateur et nous fait prendre conscience de l'importance de parvenir à produire notre propre énergie », conclut Bastien Ménage.

Berty Robert

REPÈRE / Des tarifs de rachat de l'électricité revus à la hausse

Les tarifs de rachat de l'électricité ont évolué de la manière suivante : 

  • Pour une puissance comprise entre 9 et 36 kW, ils sont passés de 10,89 à 11,15 €/kWh.
  • Entre 36 et 100 kW, de 9,47 à 9,69 €/kWh.
  • Entre 100 et 500 kW, de 9,80 à 10,03 €/kWh.