PORTRAIT
Passage de flambeau pour Pierre Champetier

Pierre Champetier, président du syndicat des vins IGP Ardèche depuis 20 ans, a décidé de passer la main.

Passage de flambeau pour Pierre Champetier

Il en a connu, des vendanges… Pourtant, Pierre Champetier n’avait pas prévu de faire sa vie dans la vigne. Issu d’une famille d’agriculteurs, le jeune Pierre, 7e d’une fratrie de 10 enfants, avait entrepris un cursus de maths-physique. « J’ai fini par négliger mes études pour le travail de l’exploitation. Et comme aucun de mes frères et sœurs ne voulait reprendre, je me suis installé officiellement, en 1977. À l’époque, nous avions 6 ha de vignes, et pas encore de machine à vendanger ! Petit à petit, j’ai agrandi le vignoble pour arriver à 20 ha de vignes. Nous avons également toujours eu un peu de maraîchage pour la vente directe : on continue aujourd’hui, avec un magasin où l’on vend nos fruits et légumes mais aussi d’autres produits du terroir. »

Son engagement pour le monde viticole ardéchois démarre dès 1979, lorsqu’il entre au conseil d’administration de la cave coopérative de Ruoms. Il faut dire que Pierre a été à bonne école : son père Roger, directeur puis président de cette même cave, a également été l’un des protagonistes de l’aventure Uvoca, ancêtre de Vignerons ardéchois. Il semble avoir transmis ses valeurs coopératives à son fils, qui leur rendra grâce en 2001 en prenant à son tour la présidence de la cave de Ruoms, et en 2003 du syndicat des IGP Ardèche. Pierre Champetier a également présidé la fédération des caves coopératives de l’Ardèche et été membre du comité des professionnels à l’Inao.

« Place aux jeunes ! »

Son souvenir le plus marquant ? « C’est bien évidemment l’obtention de l’IGP en 2009. Je me souviens être entré dans le bureau du syndicat en lâchant : « Il va falloir marquer IGP sur nos étiquettes ! » Nous avons obtenu l’IGP en juin, et nous avons embouteillé sous IGP dès la récolte ! Ce fut un très gros chantier : ne dépendant plus de l’administration, il nous a fallu tout gérer du jour au lendemain, mais aussi le concours général agricole. Cela reste un très gros boulot, notamment lorsqu’il est question de modifier le cahier des charges. » Et d’ajouter : « C’est en tout cas une belle réussite collective, qui a été portée par une équipe soudée. Et de conclure : Aujourd’hui, il est temps de faire place aux jeunes ! » 

Mylène Coste

Pierre Champetier a également présidé la cave coopérative de Ruoms, avant de passer la main à Estelle Privat.
Pierre Champetier a également présidé la cave coopérative de Ruoms, avant de passer la main à Estelle Privat.