VIN
Les vignerons coopérateurs gardent le cap

L'assemblée générale de la fédération des caves coopératives de l’Ardèche s’est tenue le 20 décembre au Domaine Terra Noé (Rochecolombe).

Les vignerons coopérateurs gardent le cap

300 000 hl. C’est, grosso modo, le volume de la vendange 2022 pour les 17 caves coopératives de l’Ardèche. « On est, cette année encore, dans la moyenne basse, soit environ -15% par rapport à la moyenne quinquennale, souligne Cyril Jaquin, président de la fédération des caves coopératives de l’Ardèche. C’est à peu près équivalent à la récolte 2021. Il précise : L’an dernier, ce sont la grêle et le gel qui nous ont impactés. Cette année, c’est surtout le printemps sec, les pluviométries faibles jusqu’à fin août et les fortes chaleurs qui nous ont porté préjudice. »

La flambée des charges inquiète

Un manque de production qui intervient dans un contexte tendu, avec la guerre en Ukraine et l’inflation. « On connait de fortes tensions sur l’approvisionnement en matières sèches, avec une disponibilité très aléatoire et des prix qui flambent, poursuit Cyril Jaquin. Et c’est encore plus compliqué pour les petits lots. À cela s’ajoute la hausse des tarifs de l’énergie qui impactent énormément nos structures, et en particulier pour les activités de conditionnement et de vente. Si nous avons réussi à éviter les ruptures, nous sommes inquiets pour la suite. »

Les vignerons coopérateurs craignent en effet que les prix ne poursuivent leur escalade. « On nous annonce déjà des hausses de prix sur les intrants en 2023, mais aussi de l’électricité, du gazole non-routier, des salaires… Même si nos prix de vente se maintiennent, on va avoir du mal à maintenir nos trésoreries. On espère que des mesures seront prises pour temporiser ces hausses de charges. »

Cyril Jaquin, président de la fédération départementale des caves coopératives.

70 % du vignoble assuré

Au cœur de l’actualité, la réforme de la gestion des risques climatiques a été au centre des discussions. « C’est un sujet important pour nous, souligne le président de la fédération des caves coopératives de l'Ardèche. Sur le principe, cette réforme est bienvenue car elle incite ceux qui ne le sont pas encore à s’assurer. Il reste cependant quelques points sur lesquels on n’est pas d’accord, et notamment la moyenne olympique qui n’a plus de sens, à l’heure où les aléas sont de plus en plus fréquents. » Toutefois les vignerons coopérateurs n’ont pas attendu cette réforme pour s’assurer : « Nous avons une des plus importantes surfaces assurées : 14 des 17 caves coopératives souscrivent le contrat de carence d'apport, et depuis 2012, le groupe Vignerons Ardéchois a mis en place une aide à l’assurance pour tous les jeunes installés. »

Mylène Coste

85 %

des volumes de vin produits en Ardèche sont le fait de la coopération.