VIGNERONS DES TERRES SECRÈTES
Désherbage : tour d’horizon de matériel l’électrique

Quelles sont donc ces nouveautés, plus ou moins innovantes, qui vous promettent un désherbage facile et (presque) sans effort ? Petit tour d’horizon d’outils prometteurs à l’occasion d’une journée de démonstration organisée en Saône-et-Loire par la cave des Vignerons des Terres Secrètes avec le Vinipôle Davayé.

Désherbage : tour d’horizon de matériel l’électrique
La bineuse sarcleuse Cultivion. Elle est légère (environ 3 kg) et maniable, ce qui permet une polyvalence pour le désherbage, le binage et l’aération de la terre grâce à ses cinq lames. ©AT

C’est à Prissé qu’avaient donné rendez-vous, mardi 4 mai, les Vignerons des terres secrètes aux principaux revendeurs de matériel 100 % électrique. Objectif, promouvoir un machinisme sans énergie fossile, moins polluant et moins coûteux à l’usage, même s’il faut souvent mettre le prix à l’achat. Parmi eux, le revendeur Garry venu avec un stock non négligeable d’outils de la marque Pellenc, à l’instar de la bineuse sarcleuse Cultivion. À raison de 800 coups par minute en moyenne, pour une puissance de 380 W, elle promet de désherber en surface ou en profondeur et de s’adapter à tous les terrains. Pour l’avoir sous-peser, on peut effectivement affirmer qu’elle est légère (environ 3 kg) et maniable, ce qui permet une polyvalence pour le désherbage, le binage et l’aération de la terre grâce à ses cinq lames. Testée en pleine vigne, elle peut également être utilisée en horticulture maraîchère et dans les espaces verts, sachant qu’il existe cinq lames différentes allant de 8 à 22 cm, cette dernière étant conseillée pour le désherbage. L’outil a été pensé pour être utilisé à reculons, histoire de ne pas piétiner les zones déjà travaillées. Son autonomie dépend, évidemment, de la batterie choisie : 4 à 6 heures avec une batterie Alpha 260, jusqu’à 2,5 jours avec une Ulib 1200. Autre outil de la marque, la débroussailleuse Excellion qui se targue de pouvoir effectuer des travaux paysagers intensifs et forestiers. Nous l’avons testé avec la tête de désherbage city cut qui permet de creuser sans forcer, mais surtout, elle n’abîme pas les ceps en cas de dérapage incontrôlé. En cause, une double lame aux rebords arrondis qui protège les pieds. « Cela n’a pas du tout été conçu pour ça, explique le revendeur. C’est à l’usage qu’on s’en est rendu compte ». Si la performance de ces outils est indéniable, en témoigne le responsable robotique et numérique du Vinipôle Guillaume Paire, qui semble convaincu, il faut compter tout de même au minimum entre 1 000 € pour la bineuse, sans la batterie qui coûte entre 700 et 1 300 € selon la puissance. Il faut en outre tenir compte du temps de recharge qui varie de 5 à 10 heures pour une charge classique, là aussi en fonction du type de batterie choisie, ou de 30 minutes à 4 heures pour une charge rapide, sachant que tous les modèles n’en ont pas l’option. Ajoutez à cela le harnais qu’il vous faudra obligatoirement pour transporter les batteries les plus lourdes en sac à dos, et le chargeur, la facture devient vite salée pour une offre principalement dédiée aux vignobles de "petite" taille, ou à réserver aux vignes très pentues, puisque la tête de désherbage City cut permet de travailler 400 mètres de linéaires / heure. Pour les grands domaines, mieux vaut évidemment se tourner vers un enjambeur.

Les enjambeurs

Il y a d’abord l’enjambeur électrique, tel Alpo de la marque Sabi Agri et que l’on retrouve chez le revendeur Richy. Avec ses 50 chevaux électriques et ses quatre roues motrices indépendantes, il possède un centre de gravité particulièrement bas qui lui permet de réaliser les mêmes opérations culturales qu’un tracteur thermique de puissance similaire. Ce produit repose sur une architecture mécatronique standard, mais son châssis se décline en fonction du besoin de chaque client. On peut effectivement opter pour différentes fourchettes d’élargissement de 90 cm à 2 mètres environ. Destiné aux vignerons, il peut également être utilisé par les maraîchers, les céréaliers, les arboriculteurs ou encore les pépiniéristes. Comptez en moyenne 100 000 €.

Autre option pour les férus de nouvelles technologies, l’enjambeur autonome, dont le fameux Bakus de Vitibot, notamment vendu par le groupe Claas et dont nous avons déjà évoqué les performances. Ce dernier est d’ailleurs subventionné à 40 % via le dispositif FranceAgriMer1. Sans doute un peu moins connu, mais tout aussi intéressant, Ted, petit dernier du groupe Naïo Technologie. « Fabriqué en France, il s’adapte à différents types d’appareils de labour, explique la commerciale Léa Duclos. Capable d’évoluer jusqu’à 5 km/h, il est équipé de modules de sécurité. Ses quatre bumpers jaunes et noirs (deux à l’avant et deux à l’arrière) sont étudiés pour éviter les accidents et forcer le robot à ralentir avant de toucher un corps étranger. » Tout comme Bakus, Ted intègre une cartographie précise des parcelles sur lesquelles il évolue avant de se lancer, seul, entre les rangs. L’enjambeur de Naïo est disponible en trois versions, dès 1 m de largeur et jusqu’à̀ 2,35 m de haut pour la modique somme de 200 000 €.

Ariane Tilve

1. FranceAgriMer met en place un programme d’aide destiné à l’optimisation de la ressource en eau, la préservation des sols, de l’eau et de l’air ; l’adaptation au changement climatique et aux risques sanitaires émergents ; la réduction de la consommation énergétique, la production d’énergie renouvelable.