PROTÉINES VÉGÉTALES
Les voyants sont au vert pour le haricot !

Mylène Coste
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Depuis quelques années déjà, Ludovic Blachier produit des légumes secs et légumineuses qui séduisent de plus en plus de consommateurs. Zoom sur le haricot, en passe d’être récolté.

Les voyants sont au vert pour le haricot !
Ludovic Blachier a expérimenté diverses espèces , du pois chiche au maïs pop-corn, en passant par les lentilles, le petit épeautre ou encore le lin.

« La récolte devrait commencer d’ici deux semaines, juge Ludovic Blachier, en bordure de son champ de haricots. Il faut trouver la bonne fenêtre, sans trop attendre pour ne pas risquer les rouilles avec les rosées matinales de septembre ! » Pour la septième saison déjà, cet agriculteur installé dans la plaine du Pouzin depuis 1998 avec son épouse Aurélie produit des haricots, qu’il vend localement dans des magasins de producteurs et à des restaurateurs lyonnais via la plateforme Agriz. « J’ai démarré avec peu de surfaces, pour les marchés. Ça a bien fonctionné, c’est pourquoi j’ai décidé de transformer l’essai ! Aujourd’hui, j’en cultive 1,5 ha : haricots noirs et blancs, borlotto, mexicains, gros pois et flageolets. Il poursuit : Au début, je semais moi-même, à la main, rangée par rangée. Aujourd’hui, un confrère me rend ce service à l’aide d’un semoir pneumatique qui permet de faire 4 rangées à la fois… C’est quand même plus facile ! » Si les haricots ne craignent guère l’humidité et la chaleur, ils sont toutefois sensibles au gel de printemps et aux rosées de septembre. C’est pourquoi les semis ont lieu au mois de mai. « C’est une culture assez simple, qui nécessite toutefois un binage et des passages à la main réguliers, surtout lors d’une année comme celle-ci où il y a beaucoup d’ambroisie. »

Investir dans du matériel collectif ?

La récolte ? « Il existe des mini-moissonneuses avec une barre de coupe spécifique, mais qui représentent une somme ! Pour ma part, je ramasse tout à la main et fais ensuite appel à un entrepreneur. Il pourrait toutefois être intéressant, si d’autres agriculteurs étaient intéressés, de créer une Cuma pour pouvoir investir dans du matériel adapté pour légumes secs ou légumineuses (pois chiches, lentilles, etc.), notamment un trieur optique, qui représente un investissement d’environ 8000 € », estime Ludovic Blachier.

Ludovic Blachier produit diverses variétés : haricots noirs et blancs, borlotto, mexicains, gros pois et flageolets
Ludovic Blachier produit diverses variétés : haricots noirs et blancs, borlotto, mexicains, gros pois et flageolets

Outre les haricots, Ludovic Blachier produit également des pois chiches, du maïs pop-corn, des lentilles ou encore du petit épeautre. Il a également testé le lin, et ne manque pas d’idées et de projets pour les années à venir. Une manière de se diversifier pour cet agriculteur qui produit également des fruits (pêches, abricots, cerises, pommes, poires, kakis, prunes, kiwis), des légumes et quelques céréales : « Je compte réduire un peu l’arboriculture pour développer les légumes et légumineuses, car la vente en circuits courts est plus avantageuse que l’apport en coopérative fruitière. Il ajoute : C’est aussi cette diversification qui m’a sauvé cette année, où j’ai quasiment tout perdu en fruits à cause du gel. La diversification peut toutefois desservir dans les dispositifs d’aides aux sinistrés du gel: c'est le revers de la médaille. » 

Les protéines végétales sont également de plus en plus plébiscitées par les consommateurs, et encouragées par le Gouvernement dans le cadre de son plan protéines dont l'ambition est d’implanter 400 000 hectares supplémentaires d’ici trois ans.

Au Pouzin, la récolte des haricots devrait démarrer dans les prochaines semaines.