En visite de deux jours sur le territoire de la Drôme provençale, Fabrice Pannekoucke, vice-président de la Région délégué à l’agriculture, a réaffirmé l’engagement de sa collectivité en faveur de l’agriculture. Foncier et loup se sont invités dans les débats.
Vice-président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes en charge des dossiers agricoles et président de l’agence régionale du tourisme Auvergne-Rhône-Alpes, Fabrice Pannekoucke est de ceux qui pensent qu’il faut « être connectés aux réalités locales ». Les 27 et 28 juillet, il s’est imprégné des questions liées aux filières de la Drôme provençale.
Le plan de filière caprine bientôt signé
À Dieulefit, chez l’affineur Maison Cavet, en présence d’élus locaux et de représentants du monde agricole, Fabrice Pannekoucke a souligné la « volonté farouche » du président de Région de défendre l’agriculture. « Cela consiste à définir les meilleures conditions pour accompagner les filières, de la production jusqu’à la distribution, et apporter la juste rémunération à tous les niveaux de la chaîne pour permettre aussi de payer les investissements et de préparer l’avenir », a rappelé le vice-président. Pour ce faire, « la Région dispose de deux grands piliers, a-t-il détaillé. Le fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), sur lequel nous avons un engagement d’accompagnement complémentaire par les collectivités locales qui est très important, et les plans de filière. » Vingt-trois mesures sur vingt-six prévues sont d’ores et déjà ouvertes (voir la rubrique aides du site www.auvergnerhonealpes.fr et taper le mot-clé Feader). Face aux professionnels du picodon, il a annoncé que le plan concernant la filière caprine devrait être signé fin septembre en Ardèche et qu’un plan spécifique sur la filière chevreaux y serait ajouté.
Le foncier, sujet majeur
Les représentants de la profession agricole ont aussi alerté Fabrice Pannekoucke sur l’accès au foncier en Drôme provençale. Yvan Jarnias, président de Jeunes agriculteurs de la Drôme, a cité cinq notifications Safer reçues le jour même et ne comportant aucun projet agricole. « Ces biens sont proposés à des prix tels qu’aucun agriculteur ne peut acheter et rentabiliser, s’est-il inquiété, et ce foncier part très vite. » Fabrice Pannekoucke a assuré que le foncier est un « sujet majeur ». « Nous allons y travailler dans les mois à venir avec d’autres acteurs engagés sur cette question, chambres d’agriculture, Safer… C’est devenu plus essentiel encore qu’avant parce que la manière avec laquelle un jeune va appréhender le métier n’est plus la même qu’il y a simplement deux ou trois ans en arrière. La question du foncier ne peut plus être regardée que sous l’angle patrimonial mais comme un outil de production mis à disposition à un moment donné de celui qui exploite », a-t-il souligné.
Sophie Sabot
Bras de fer avec l’État
En Drôme provençale, Fabrice Pannekoucke mettait les pieds sur un territoire particulièrement meurtri par la prédation. Il a réaffirmé sa position sur le sujet : « Le combat essentiel, c’est l’effectif de base. Le vrai sujet, c’est de combien de loups on parle. Tant qu’on ne saura pas si c’est 906 ou 2 500, ça ne sert à rien de discuter du taux de prélèvement. Il faut donner des moyens de défense justes aux éleveurs. Je le dis au gouvernement, soyons plus responsables pour faire cesser cette situation inacceptable. La Région met énormément d’argent sur les louvetiers et nous avons un bras de fer permanent avec l’État sur cette question. Quand le préfet Célet [préfet référent national sur la politique du loup, ndlr] dit aux louvetiers il faut rester à la maison parce qu’on a déjà fait galoper les prélèvements, c’est proprement inacceptable