BILAN
La campagne apicole 2022 pénalisée par la sécheresse

Selon la direction régionale de l’agriculture (Draaf Auvergne-Rhone-Alpes), la campagne apicole 2022 est meilleure que celle de 2021 catastrophique mais d’un niveau bien inférieur à la bonne année 2020.

La campagne apicole 2022 pénalisée par la sécheresse
En 2022, la production régionale des apiculteurs ayant au moins 50 ruches est estimée entre 1 100 et 1 500 tonnes. ©Apiculture.net

En Auvergne-Rhône-Alpes, « la récolte de miel est hétérogène selon les secteurs, avec des quantités inférieures à celles attendues par les apiculteurs après des miellées convenables de printemps et qui laissaient espérer une bonne saison », indique Fabrice Clairet du service statistique, évaluation et prospective de la Draaf Auvergne Rhône-Alpes dans une note de conjoncture publiée le 17 octobre. En 2022, la production régionale des apiculteurs ayant au moins 50 ruches est estimée entre 1 100 et 1 500 tonnes avec des disparités importantes selon les secteurs. « La production de miel de printemps correspond à une année normale avec des miellées plutôt bonnes en colza dans l’Ain, la Drôme, la Loire et le Rhône. En revanche, la production de miel d’été est pénalisée par la sécheresse, les miellées étant souvent précoces et réduites. Les miellées précoces en sud Drôme (secteur de Grignan) ont moins souffert de la sécheresse et donnent des rendements moyens alors que les miellées plus tardives en altitude (plateaux d’Albion et de Valensole) sont mauvaises car plus impactées par le déficit hydrique et les températures élevées. La production de miel de lavande est inférieure à celle élevée de l’an passé avec notamment moins de ruches en transhumance. La production de miel de châtaigniers est faible avec une floraison de courte durée dans de mauvaises conditions. Les miellées de tournesol semblent avoir été satisfaisantes. En altitude, les miellées dues aux floraisons plus tardives qu’en plaine sont particulièrement réduites à cause de la sécheresse exceptionnelle notamment dans les départements savoyards habituellement préservés. Enfin, la production de miel de sapin est quasi inexistante avec peu de sécrétions de miellat », détaille Fabrice Clairet.

Situation sanitaire

Les premiers résultats de l’enquête mortalité hivernale 2021-2022 font ressortir un taux de perte moyen régional de 27 % (colonies mortes ou sans valeur), stable par rapport à la campagne précédente. « La pression du varroa semble pour l’instant moins importante avec des infestations réduites sur des couvains moins fournis à cause de la longue sécheresse. Néanmoins, un traitement reste indispensable après la récolte pour limiter l’infestation lors de l’hivernage, en favorisant l’émergence d’abeilles d’hiver, en bonne santé capables de passer tout l’hiver et d’assurer la reprise de l’activité des colonies au printemps », prévient la Draaf. La pression du frelon asiatique est exponentielle cette année avec une recrudescence de nids notamment dans l’Ain, la Drôme, l’Isère et la Loire en juillet-août. Plusieurs foyers de loque américaine sont confirmés dans l’Est de la région.

C.D