Les 61 millions de doses nécessaires pour poursuivre la vaccination des canards contre l’influenza seront fournies par Boehringer Ingelheim et Ceva santé animale, contrairement au premier appel d’offres de l’été 2023.
Les laboratoires Boehringer Ingelheim et Ceva santé animale se partageront les 61 millions de doses du deuxième appel d’offres pour vacciner les canards contre l’influenza aviaire, a-t-on appris le 22 mars de sources concordantes. Le fabricant français devra livrer 27 millions de doses et le groupe allemand 34 millions. Depuis le 1er avril, chacun des deux laboratoires fournit des vaccins pour les trois espèces de canards (mulards, pékin et barbarie). Par ailleurs, les conditions d’utilisation prévues par les ATU (autorisations temporaires d’utilisation) ont évolué : le vaccin de Boehringer Ingelheim est désormais applicable en couvoir, à un jour, pour les canards pékin et mulards ; l’âge minimal d’application reste de dix jours pour les canards de barbarie. Dans un communiqué du 22 mars, le groupe allemand vante « l’excellent recul » dont il dispose sur son vaccin, « commercialisé depuis près de dix ans et administré à plus d’un milliard de volailles à travers le monde ».
Bientôt des résultats sur les anticorps maternels
Le vaccin de Ceva, lui, peut désormais être appliqué au couvoir pour les trois espèces de canards. Il est basé sur la technologie innovante de l’ARN messager. Une question subsiste sur l’efficacité sur les canetons nés d’une mère vaccinée (interférence avec les anticorps maternels). « Ses essais devraient aboutir très rapidement », a indiqué le groupe. Dans son communiqué, Boehringer Ingelheim précise que l’appel d’offres est reconductible. Dans ce cadre, le groupe pourrait « accompagner les autorités durant quatre ans en cas de vaccination de long terme », affirme-t-il. À l’été 2023, le premier appel d’offres de fourniture du vaccin avait donné lieu à une controverse, le marché de 80 millions de doses ayant été attribué à l’allemand Boehringer au détriment du français Ceva. Après plusieurs épisodes dévastateurs d’influenza aviaire, la France a rendu obligatoire en octobre 2023 la vaccination des canards – les volailles les plus sensibles à la maladie. Au 18 mars, plus de 23 millions de canards ont reçu une dose de vaccin (presque 20 millions ont eu une deuxième injection, et 958 000 une troisième). À la fin mars, la France comptait dix foyers d’influenza aviaire, contre plus de 300 l’année précédente. Une « amélioration de la situation sanitaire qui résulte, selon le ministère de l’Agriculture, de la moindre circulation du virus en Europe et surtout de la campagne de vaccination ».