Les braises des manifestations agricoles de janvier à peine refroidies, FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA) remettent le couvert à partir de ce mercredi 21 février. En Auvergne-Rhône-Alpes, au moins trois centrales d’achat vont être bloquées.
Ils avaient prévenu. En levant les barrages fin janvier, les agriculteurs du réseau FNSEA-JA évoquaient une suspension du mouvement et non un arrêt ferme et définitif. Échaudés par des promesses non tenues, les agriculteurs ont rempilé à compter de ce mercredi 21 février. Objectif : maintenir la pression sur le gouvernement qui manifestement peine à passer la seconde sur le train de mesures annoncé début février. « Alors que le Salon de l’agriculture ouvre ce samedi, rien n’est encore clarifié de la part de l’État. La mise en œuvre des mesures sur lesquelles il s’est engagé tarde beaucoup trop. Les pouvoirs publics n’ont pas encore mesuré l’urgence de la situation », précise Michel Joux, agriculteur dans l’Ain et président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes. Parmi les réponses attendues, il y a le sujet central de la structuration du prix. « La loi Égalim doit être musclée pour qu’enfin les agriculteurs soient rémunérés a minima au niveau de leur coût de production », poursuit le responsable professionnel.
Quels sites seront bloqués ?
Si tous les départements ont rencontré, ces derniers jours, leur préfet et leurs parlementaires, depuis ce mercredi, retour vers un mode d’action plus musclé. Dans la région, trois centrales d’achat au moins devaient être bloquées : celle de Leclerc à Yzeure à la périphérie de Moulins dans l’Allier, celle de Carrefour à Bâgé le Châtel dans l’Ain, et celle d’Intermarché à Saint-Quentin-Fallavier dans l’Isère. Des agriculteurs de la région Bourgogne-Franche-Comté viendront rejoindre l’un de ces points de blocage, tandis que les départements de la région Aura ont prévu de venir gonfler les rangs d'un des sites.
L'administration doit faire son travail"
En marge de ces blocages, prévus pour durer jusqu'à vendredi, des départements envisageaient des actions complémentaires, comme dans le Puy-de-Dôme où des feux de la détermination vont s'embrasser à partir de mercredi soir. « Nous avons procédé à de nombreux contrôles des prix et de l'origine des marchandises dans les GMS. Aujourd'hui, c'est à l'administration d’effectuer son travail », souligne Sabine Tholoniat, productrice de lait dans le Puy-de-Dôme, présidente de la FNSEA 63. Conscient que sur le terrain la tension reste vive, Jonathan Janichon, éleveur dans l'Ain et président de la FDSEA de l'Ain prévient : « Il va falloir que l'administration change rapidement de logiciel ! »