CONSEIL RÉGIONAL
Un message de confiance aux éleveurs

Alors que le Sommet de l’élevage a ouvert ses portes mardi 3 octobre, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, apporte son soutien au monde de l’élevage, à l’agriculture en général.

Un message de confiance aux éleveurs
Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. ©Charles Pietri

Nous sommes en plein Sommet de l’élevage, vitrine de l’élevage français. Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux éleveurs régionaux et de France ?

Laurent Wauquiez : « Un message de confiance et de soutien. En Auvergne-Rhône-Alpes, nous croyons aux éleveurs et les soutenons. Cela s’incarne dans des promesses tenues que l’on peut mesurer avec la mise en place du Feader*, de la DJA, du plan investissement élevage, des plans de filières. La Région est comme jamais aux côtés de ses éleveurs. Nous avons en France un élevage extraordinaire, qui est une fierté. Il faut arrêter de laisser la parole à ceux qui le critiquent. C’est pourquoi dans les cantines de nos lycées, j’ai demandé que nous mettions des plans de mise en avant de nos éleveurs. Nous voulons transmettre cette fierté à nos jeunes générations. Le Sommet de l’élevage aussi est une fierté. Nous nous sommes beaucoup battus pour le développer et le garder attractif. L‘objectif est qu’il s’impose parmi les grands Sommets internationaux de l’élevage. Nous devons réfléchir notamment sur des questions de stationnement, mais nous pouvons être fiers. Il s’est imposé comme le rendez-vous des professionnels à l’échelle européenne. »

Où en est le projet de la troisième grande halle à Cournon d’Auvergne ?

Laurent Wauquiez : « Les questions de la grande halle et celle du stationnement, nous en discutons avec le président du Sommet, Jacques Chazalet. La deuxième halle que nous avons construite quand je suis arrivé fonctionne bien, je suis convaincu qu’il y a un espace pour renforcer et encore améliorer nos équipements. Je souhaiterais également que nous puissions faire des démonstrations grandeur nature pour renforcer la dimension professionnelle de ce rendez-vous. Toutefois, nous devons dans un premier temps passer l’échéance de la réussite de cette édition et nous en ferons le bilan à l’issue. »

Où en est le nouveau programme Feader* ?

Laurent Wauquiez : « Il n’y a non seulement pas eu d’année blanche, mais nous avons ouvert les aides dès le début de l’année. Par ailleurs, en Auvergne-Rhône-Alpes, les enveloppes de la précédente programmation ont été entièrement consommées et nous avons déjà attaqué la nouvelle. Côté chiffres, depuis septembre, tous les dispositifs agriculteurs du Feader sont ouverts. Nous avons déjà 5 000 dossiers. Par ailleurs, nous avons fait un grand pari de mettre en place des aides à l’investissement forfaitisées pour pouvoir aller plus vite et rendre les choses plus simples. Cela a très bien marché car nous avons 1 000 dossiers qui ont été déposés et tous instruits. Nous n’accusons aucun retard d’instruction. Concernant la DJA, nous avons déjà 500 dossiers. Nous pensons que nous finirons avec plus de 800 dossiers. La simplification que nous avons faite en passant de 90 dispositifs à 26, où nous avons vraiment fait un travail commun avec la profession, a porté ses fruits. En revanche, l’État, pour une raison que je ne comprends pas, garde le paiement au lieu de nous le laisser faire. Tout passe donc par l’agence de paiement de l’État. Nous travaillons d’arrache-pied avec eux pour obtenir les paiements et, ce qui sera une première en France, l’ASP vient d’accepter de les enclencher. Cela devrait donc s’améliorer rapidement maintenant sur ce terrain. »

Vous avez également engagé le renouvellement de tous les plans filière. Pourquoi un tel soutien à l’agriculture ?

Laurent Wauquiez : « Nous sommes convaincus qu’il faut que nous aidions les agriculteurs de manière individuelle, mais qu’il faut également créer une chaîne de valeur pour valoriser leurs produits. Au total, nous mettons 17 millions d’euros par an sur l’ensemble des plans. Vingt-deux plans filières sont aujourd’hui en place. »

La ressource en eau se raréfie. Comment l’agriculture peut, selon vous, s’adapter à ce phénomène ?

Laurent Wauquiez : « Cette question de l’eau a toujours existé en agriculture. L’agriculture dans la Drôme par exemple n’existerait pas si, à l’époque de Napoléon III, les grands canaux qui ont permis d’amener l’eau n’avaient pas été mis en place. Il y a donc deux approches. Celle que je trouve folle et qui consiste à dire on ne fait rien et qui conduit finalement à importer des produits qui ne sont pas produits de la même manière qu’ici. Nous avons l’agriculture la plus vertueuse au monde et notre priorité est de la défendre. À chaque fois que nous défendons nos agriculteurs, l’environnement s’en porte mieux. De ce point de vue, nous avons fait une politique très offensive consistant à soutenir financièrement la mise en place de retenues collinaires. Nous avons plus de 150 dossiers à l’échelle de l’exploitation ou de façon collective et nos mesures irrigation représentent 26 millions d’euros. Il faut, par ailleurs, travailler sur l’adaptation des espèces et des pratiques et sur la protection des cultures. Ces deux piliers sont indispensables. »

Le Plan loup a été présenté le 18 septembre à Lyon. Quel sentiment vous inspire-t-il ?

Laurent Wauquiez : « Jamais nous n’avons eu autant d’attaques. Les comptages sont faux et les chiffres donnés ne correspondent pas à la réalité. Nous voulons les vrais chiffres et la transparence. Nous ne pouvons pas continuer à mentir aux agriculteurs. Nous avons lancé une expérimentation avec des drones dans le Vercors qui est destinée à démontrer que quand un hurlement de loup est entendu, il n’y a pas qu’une seule meute. Nous en aurons les retours, on espère, avant la fin de l’année. Concernant les mesures annoncées, ce sont des premiers pas. Nous aurions aimé que cela aille plus loin. Il y a des avancées, mais maintenant j’attends la mise en œuvre sur le terrain et surtout que ce soit plus simple. Il faut simplifier la vie des éleveurs qui se sentent aujourd’hui abandonner dans un océan de complexité. »

La marque « Ma Région, ses terroirs » prends petit à petit son envol. Pouvez-vous nous rappeler ses objectifs ? 

Laurent Wauquiez : « On s’est un peu cherché, mais nous sommes aujourd’hui enfin sur un décollage qui est à la hauteur des ambitions que je souhaitais. Elle regroupe environ 5 000 références, on a 500 entreprises, plus de 1 000 commerces partenaires. Le label est également présent chez les restaurateurs et dans nos lycées nous sommes en train d’atteindre l’objectif de 60 % d’approvisionnement régional. Il y a une vraie dynamique qui s’est installée et je m’en réjouis. La meilleure façon d’aider nos agriculteurs et d’acheter les produits de notre agriculture et que cet achat soit rémunérateur pour eux. »

Propos recueillis par Marie-Cécile Seigle-Buyat

* Fonds européen agricole pour le développement rural
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