« Fédérer la filière autour de la marque Agneau d'Ardèche »
La marque, dont le lancement a été officialisé ce dimanche lors de la Fête de la transhumance de 2018, séduit déjà nombre d'éleveurs ardéchois. C'est le cas de Marie-Christine et Jean-Marc Giraud du Gaec de la Grézière, à Saint-Julien-du-Gua.
Certains ont pu, lors de la Fête de la transhumance, goûter l'agneau élevé au Gaec de la Grészière à Saint-Julien-du-Gua. Il était en effet dans les assiettes du grand repas qui a régalé un grand nombre de personnes. Et bientôt, cet agneau sera vendu sous la marque « Agneau d'Ardèche », officiellement lancée ce dimanche.
Le Gaec de la Grésière fait en effet partie des premiers élevages agréés par la marque. Jean-Marc Giraud, éleveur depuis 1989 sur la commune, a créé le Gaec avec son épouse Marie-Christine en 2016. Ensemble, sur environ 240 ha de surface, ils élèvent près de 600 mères, des mérinos d'Arles, appréciées pour « leurs qualités maternelles ». Ils cultivent également une dizaine d'hectares en châtaignier.
Auparavant, ils vendaient leurs bêtes sous le label « Agneau de l'Adret » à la coopérative des Bergers du soleil, qui s'est fondue en 2015 avec Provalp dans la coopérative Agneau Soleil. Mais suite à la fusion des deux coopératives et au déménagement du siège à Sisteron, ce fonctionnement ne lui convenait plus. « Les fluctuations de prix étaient importantes, et l'éloignement de la coopérative rendait les choses difficiles ». Il opte alors pour une commercialisation via la Sovisal1, implantée à Saint-Privat. Pour lui, comme pour de nombreux éleveurs hors-coopératives, l'idée d'une marque Ardèche s'avère donc d'autant plus intéressante pour créer de la valeur ajoutée.
« Valoriser notre territoire et nos pratiques d'élevages »
La marque « Agneau d'Ardèche », Jean-Marc Giraud en est aussi l'un des instigateurs. « Les discussions ont démarré il y a deux ans, avec le mérite de mettre autour de la table les éleveurs ardéchois, mais également les bouchers, les grossistes et les abatteurs. Pour qu'un tel projet réussisse, toute la filière doit être fédérée », estime-t-il.
Il poursuit : « L'idée est de valoriser nos produits par leur identification au territoire. Il y a en Ardèche de nombreux éleveurs ovins, une multiplicité de races et donc de modes d'élevages. C'est un vrai richesse ! Le but est de fédérer tous ces producteurs, du moment que l'agneau est né, élevé et abattu en Ardèche »
Il poursuit : « Il s'agit aussi de mettre en valeur nos pratiques d'élevage auprès du consommateur, qui est de plus exigent en matière de qualité et de traçabilité. Il ajoute: En réalité, les exigences imposées par le cahier des charges de la marque (lire ci-contre) mettent en avant des pratiques d'élevage qui sont déjà les nôtres, et nous n'avons pas eu à changer notre façon de travailler, si ce n'est à être un peu plus vigilant sur certains aspects. » Veiller à rester dans la plage de poids et dans le classement, être vigilant lors de l'engraissement, tenir rigoureusement son carnet d'agnelage... Autant d'aspects sur lesquels l'éleveur doit en effet se montrer rigoureux.
Vers une revalorisation financière
L'engagement des producteurs au respect du cahier des charges devrait aussi se traduire par une revalorisation du prix. « Pour l'heure, les discussions sont engagées avec les metteurs en marché. Rien n'est encore acté, les choses doivent encore se mettre en place, mais les bouchers et grossistes autour de la table sont ouverts à la discussion, indique Jean-Marc Giraud. Nous devrions pouvoir envisager une revalorisation financière entre 0,50 et 1 €. »
Objectif ultime de la démarche ? L'éleveur ne s'en cache pas : « À terme, c'est l'IGP ! » Mais chaque chose en son temps. « La marque est déjà un premier pas en vue de fédérer la filière et créer une dynamique : et cela démarre plutôt bien », se félicite le Gazin.
Mylène Coste
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