ARBORICULTURE

Abricots : Vers la récolte européenne la plus faible depuis 17 ans

Un hiver excessivement doux, suivi de vague de gel et de froid. Les caprices du climat n'ont guère favorisé la campagne 2020 d'abricots, prévue à la baisse, et plus particulièrement sur les variétés précoces. La production française d’abricots chuterait de 29 % en 2020 pour s’établir à 93 542 t¹.

Mais la France n'est pas la seule à avoir pâti de conditions climatiques difficiles. La Grèce pourrait accuser une baisse de 13 % par rapport à 2019 (prévision à 78 500 t), l'Espagne une diminution de 15 % (prévision à 93 740 t) et l'Italie de 44 % (prévision 136 101 t). La baisse italienne attendue est cependant à nuancer : l'Italie, qui avait pu compter sur une récolte record en 2019, reste le leader européen de l'abricot.

Une récolte européenne en chute de 37 %

La production européenne pourrait donc se chiffrer à 401 883 t cette année, contre 640 452 t en 2019 et 554 384 t sur 2014-2018. « Il faut remonter à 2003 et à 1998 pour trouver des récoltes plus faibles avec respectivement 390 000 tonnes et 365 000 tonnes », souligne la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. Dans sa note annuelle Europêch', celle-ci annonce également une récolte 2020 de pêche à la baisse en Italie et en Espagne, les deux principaux producteurs en Europe. La campagne a été marquée par « une succession d’aléas climatiques » dont aucun bassin européen « ne peut se vanter d’avoir réchappé ». Le climat hivernal exceptionnellement doux dans les zones méridionales ou méditerranéennes « n’a pas permis de satisfaire les heures de froid nécessaires à la dormance de certaines variétés, d’où une floraison peu abondante, erratique, hétérogène et un déficit de production ». Ensuite, une vague de froid a touché les régions les « plus septentrionales ou plus continentales ». Enfin, c’est la grêle, puis des fortes pluies qui ont touché certains bassins.La région d’Emilie-Romagne italienne a notamment subi des épisodes de gel à répétition, l'Espagne ayant aussi été confrontée au gel, notamment en Catalogne. En France, les pêchers ont été peu affectés par le gel et semblent avoir mieux résisté aux risques climatiques.

Un manque de main d'oeuvre généralisée

Dans le contexte de crise sanitaire du Covid-19 et de la fermeture des frontières européennes, la pénurie de main-d'oeuvre suscite des craintes. Par ailleurs, les contraintes de sécurité à mettre en place « vont générer des surcoûts de production entre 20 et 30 % aussi bien au verger qu’en station de conditionnement », prévoit Europêch’.

Mylène Coste

^{1. Source : Medlef.}