PRODUCTION
« Le Plan châtaigneraies traditionnelles a redynamisé toute la filière »

Mylène Coste

Publié le 05 Novembre 2020

Ardèche Auvergne-Rhône-Alpes Territoire

PRODUCTION / Il visait les 450 t de châtaignes supplémentaires… L’objectif est atteint ! Le Plan châtaigneraies traditionnelles, lancé en 2017, a fait la preuve de son utilité et de son efficacité. Reportage auprès de Daniel et Gaëtan Vernol, qui en ont bénéficié pour la remise en état d’un verger à Vesseaux.

« Le Plan châtaigneraies traditionnelles a redynamisé toute la filière »

C’est difficile à croire : il y a deux ans, encore, ce terrain était envahi par les taillis et la broussaille. « On ne voyait même pas les châtaigniers », se souvient Gaëtan Vernol, qui a acquis ces 2,5 ha de terrain, à Vesseaux, dans la perspective de son installation.

Daniel Vernol, son père, poursuit : « Le travail de remise en état a duré deux ans : une équipe de bûcherons est d’abord intervenue : il y avait d’énormes souches, des pins, et une grande quantité de bois ! L’entreprise de broyage Betrand TP (Les Ollières-sur-Eyrieux) a ensuite fait un gros boulot pour écraser et broyer le bois, puis nous avons démarré tout un travail d’élagage. » Résultat : une centaine d’arbres ont été libérés et remis en production, tandis qu’une centaine d’autres ont été greffés. « Nous avons également acquis une parcelle de cerisiers à proximité, que nous avons remplacée par des plantations de châtaigniers. »

Une aide financière atteignant 60 % des travaux

Grâce au Plan châtaigneraies traditionnelles1, Daniel et Gaëtan Vernol ont bénéficié d’aides couvrant près de 60 % du montant des travaux, soit environ 6 500 €. « En faisant travailler des entreprises ardéchoises, on soutient aussi toute l’économie locale, affirme Daniel Vernol. Mais ces aides fonctionnent aussi pour les travaux réalisés par les producteurs eux-mêmes, et c’est là l’une des réussites de ce plan. »

S’il reste du travail d’élagage à réaliser, le résultat est déjà extraordinaire : la parcelle s’est offert une nouvelle jeunesse et compte désormais près de 200 arbres, en variété bouche rouge. « Certains arbres que nous croyions morts ont retrouvé des couleurs, se félicite Daniel Vernol. Cette année déjà, on pourra tirer 3 à 4 t de châtaignes des arbres remis en état ; un potentiel qui peut doubler dans les cinq ans. » La parcelle réhabilitée, en terre de mortain, est dotée de vrais atouts avec des sols qui conservent l’humidité et permettent au système racinaire de se développer en profondeur.

Un plan que la filière souhaite reconduire

Depuis 2017, 192 dossiers ont ainsi été aidés via le Plan châtaigneraies traditionnelles. S’il a pris fin en juin 2020, les différents partenaires ont acté sa reconduction pour la saison 2020/2021 et travaillent déjà à l’élaboration d’un second plan pour l’avenir. « Ce plan a très bien fonctionné, et pour preuve : l’intégralité de l’enveloppe a été utilisée, souligne Daniel Vernol, également président du syndicat de défense de la châtaigne d’Ardèche (SDCA). Il a permis de redynamiser toute la filière : après le cynips et les sécheresses, certains producteurs n’y croyaient plus. Ce plan nous a redonné du courage ! »

Mylène Coste

^{1. Essentiellement financé par la Région Auvergne Rhône-Alpes, mais également le Département de l’Ardèche et l’Europe, le Plan châtaigneraies traditionnelles rassemble de nombreux partenaires : SDCA, Cica (comité interprofessionnel de la châtaigne d'Ardèche), PNR des Monts d'Ardèche, Département, Chambre d'agriculture, Leader Ardèche.}