SEMENCES
Changement de président chez Valgrain

Nicolas Crouzon est le nouvel homme fort de la coopérative Valgrain, basée sur la commune des Tourrettes. Il succède à Philippe Almoric qui en était le président depuis douze ans.

Changement de président chez Valgrain

Il l’avait annoncé le 12 décembre dernier à l’occasion de la réunion d’information générale de Valgrain à Valaurie : après douze ans de présidence, Philippe Almoric a décidé de passer la main de cette coopérative1 semencière qui vient tout juste de fêter ses quarante ans d’existence. Le 19 janvier dernier, le conseil d’administration a donc élu son nouveau président, en la personne de Nicolas Crouzon.
Agriculteur depuis 1995 à Marsanne, l’exploitant individuel a repris la ferme familiale appartenant à son père et à son oncle. Depuis, il cultive 130 hectares (ha) en agriculture conventionnelle, dont 30 de maïs semence, 20 de colza semence et 20 de luzerne. Le reste des surfaces est divisé en céréales et cultures aromatiques. « Nous avons toujours cultivé du maïs semence sur l’exploitation. Mais nous cherchons désormais à nous diversifier pour faire plus de marge, en cultivant notamment du basilic ou de l’aneth pour Gelpam », explique-t-il. 
Nicolas Crouzon est engagé depuis 2010 au sein de la coopérative Valgrain - avec laquelle il travaille - avec l’ambition d’essayer « de redonner un souffle à une filière qui commençait à s’essouffler, déclare-t-il. Treize ans après, la situation est toujours aussi difficile, voire pire. Le maïs semence a disparu de notre secteur », regrette-t-il. Après trois ans en tant que simple membre du conseil d’administration, Nicolas Crouzon a occupé la place de vice-président pendant une dizaine d’années, aux côtés de Philippe Almoric.

La production de maïs semence en péril

C’est donc presque tout naturellement que Nicolas Crouzon, lui-même agriculteur semencier dans la plaine de la Valdaine, a endossé la casquette de président. Pourtant, ce passage de cap n’était pas si évident pour lui. « Je ne me sentais pas trop la carrure d’un président, avoue-t-il. Cependant, mon objectif reste le même depuis des années : redonner un souffle à la culture semencière dans notre secteur où des cultures à valeur ajoutée - comme les tomates, les pommes de terre ou encore l’aïl - sont venues remplacer le maïs… »
Pour Nicolas Crouzon, la guerre des prix est plus que jamais d’actualité : « Nous devons être rémunérés à juste prix pour notre travail d’agriculteur semencier. Nous ne pouvons pas travailler pour la gloire. Les agriculteurs doivent y trouver un intérêt économique pour leur exploitation. Aujourd’hui, les jeunes installés vont davantage se tourner vers des cultures à valeur ajoutée, plutôt que vers le maïs semence, pour s’assurer un revenu », s’inquiète-t-il. Et de rajouter : « L’image du maïs semence est très mauvaise, notamment à cause des problèmes d’irrigation. Nous avons assisté ces dernières années à une baisse des surfaces de production dans le Val de Drôme notamment. »
Par ailleurs, le nouvel homme fort de Valgrain souhaite amener - aux côtés de son vice-président Antoine Combedimanche - un nouveau souffle au fonctionnement de la coopérative, en impliquant l’ensemble des membres du conseil d’administration, par secteur (Chabeuil, Crest et Drôme provençale) et par culture (colza, tournesol et maïs).

Amandine Priolet 

1. gérée par Limagrain, grand groupe coopératif agricole fondé en Auvergne en 1965.