FRUITS ROUGES
La culture de myrtilles tire son épingle du jeu
Parmi les petits fruits du Velay, la myrtille cultivée occupe une place qui ne cesse de grandir.
Bertrand Cotte, adhérent GIE des Monts du Velay en Haute-Loire, produit des petits fruits rouges bio. Il est installé depuis 21 ans, sur la commune du Mazet-Saint-Voy en Haute-Loire. Sur 1 ha à 1 100 m d’altitude, il cultive fraises, framboises, groseilles rouges, groseilles à maquereaux, cassis, mûres et myrtilles. « Les myrtilles cultivées représentent une grosse production, 4 000 m2, sur un marché en forte progression. Au départ, j’ai choisi les fraises et les framboises qui arrivent assez rapidement alors qu’il faut attendre 5 ans avant de pouvoir produire des myrtilles. » La récolte cette année est en avance et c’est le grand moment, habituellement elle se fait plutôt en août. L’agriculteur est confiant : « C’est une très bonne année et j’espère récolter 1,5 t. »
Adhérent au GIE, il livre 80 % de sa production à cette structure. « Nous avons droit à 20 % de vente libre et pour ma part j’écoule cette portion de récolte sur les marchés en vente directe aux consommateurs, mais cela demande du temps. »
Une culture biologique
Bertrand Cotte a installé une irrigation au goutte à goutte. Pour préserver ses plantations de la grêle, les plants sont couverts par des serres. Pour lutter contre le gel de printemps il peut bâcher ou pas, car à cette époque il peut aussi neiger et il faut secouer les bâches en cas de fortes chutes. Son exploitation étant située en bordure du Lignon, les gelées de printemps sont à craindre.
En ce qui concerne la drosophila suzukii, la mouche préfère les fruits rouges comme la fraise, la framboise, la groseille rouge. Pour la myrtille, le risque est plutôt en fin de saison. « Pour lutter contre ce fléau, on ramasse régulièrement, tous les deux jours. » Son projet serait de créer des petites mares afin d’attirer la drosophila suzukii qui aime l’humidité, d’y mettre des grenouilles et des libellules qui mangeraient la mouche. Un peu comme la lutte contre le cynips du châtaignier par son prédateur le torymus.
La récolte se fait à la main et nécessite de la main d’œuvre saisonnière, une douzaine de saisonniers au pic de la saison.
Cécile Chanteperdrix
GIE des Monts du Velay : la passion des fruits rouges
Le groupement d’intérêt économique des Monts du Velay est situé à Saint-Jeures en Haute-Loire et regroupe des producteurs de Haute-Loire, d’Ardèche et de la Loire. De juin à septembre, les producteurs récoltent la fraise, la framboise, la groseille (rouge, blanche, à maquereaux), le cassis, la mûre et la myrtille. Les fruits sont produits entre 750 et 1250 m d’altitude ce qui leur a permis d’obtenir l’appellation « Produits de Montagne ». Deux marques ont été créées en 1991 : « Perles rouges des Monts du Velay » pour la fraise et la framboise et « Perles noires des Monts du Velay » pour la myrtille cultivée. Les spécificités du terroir, sols légers granitiques ou basaltiques, ensoleillement, altitude, permettent d’obtenir des fruits de qualité.
« Nous avons 45 producteurs de fruits rouges dont 13 en bio. En ce qui concerne la myrtille cultivée, la récolte commence juste mais ne s’annonce pas trop mal, déclare la technicienne du GIE, Florence Assezat. Les années précédentes 15 producteurs ont récolté 30 tonnes de myrtilles et pour le prix pour cette année on ne sait pas encore mais les années précédentes c’était autour de 8 € le kilo. » Les fruits sont ramassés directement dans les emballages définitifs et revendus essentiellement aux grossistes, aux grandes surfaces et de manière plus marginale aux restaurateurs, pâtissiers et particuliers. Un magasin de vente directe permet d’écouler des fruits mais aussi des produits transformés par les producteurs comme les confitures, coulis, sirops, jus. Le GIE créé en 1997 a fêté ses 25 ans.
C.C.
La myrtille cultivée est vendue sous la marque « Perles noires des Monts du Velay » par le GIE Fruits rouges du Velay.
